Sainte Jeanne d’Arc Patronne et Protectrice de la France

Image pieuse bienheureuse Jeanne d'Arc, patronne et protectrice de la France

Image pieuse, maison Bouasse-Lebel, Paris.

Sainte Jeanne d’Arc, Patronne de la France, Sauvez-Nous !

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Ce n’est pas seulement Orléans qui garde son culte comme il garda jadis l’honneur contre l’Anglais : c’est la nation entière qui partage la reconnaissance orléanaise et voue à Jeanne un impérissable amour.

Que veulent donc ces manifestations et cette attente de tout un peuple ? Le voici, Messieurs : dans sa libératrice et sa rédemptrice d’hier, la France a deviné sa patronne et sa protectrice de demain.

Ah! sans doute elle a déjà, au ciel, d’illustres enfants qui la protègent. Jeanne voyait Charlemagne et Saint Louis en prière auprès de Dieu ; j’y vois aussi les Aignan et les Vincent de Paul, les Geneviève et les Clotilde, représentant là-haut la foi de la France, sa charité et sa piété ; mais qui y représentera son âme, son âme tout entière, cette grande âme française avec tous ses dons ?

Vive et sensée, pure et brave, pieuse et fière, également vaillante au labeur et au combat, terrible à l’oppresseur et tendre au vaincu, triomphante et malheureuse, plus grande dans les malheurs que dans les triomphes, l’esprit plein d’idéal, le cœur plein d’ardeur chevaleresque, le front éclairé par la gloire et par la souffrance,… quel est, Messieurs, le portrait que je trace ? Celui de Jeanne ou celui de la France? L’un et l’autre à la fois. Ces deux figures se ressemblent ; je retrouve en Jeanne tout ce qu’il y a de meilleur dans l’âme de la France ; elle est l’image de la patrie transfigurée et rayonnante de la splendeur du ciel. Dieu l’a faite pour être notre modèle ; qu’elle soit donc notre patronne. Le titre seul lui manque; qu’il lui soit donné bientôt avec l’auréole de la sainteté!

C’est le véritable monument que nous élèverons à sa mémoire ; celui dont ses contemporains jetaient les fondements en la canonisant; celui dont l’évêque qui a le mieux parlé d’elle a posé ici la première pierre et dont il a vu se dresser les premières assises. Il grandit ; les prières des fidèles l’édifient, les évêques des deux mondes y travaillent, Rome en étudie la construction lente, mais sûre, elle encourage les ouvriers, et, quand elle aura couronné l’édifice, ce sera un temple. Fasse Dieu, Messieurs, que le siècle ne s’achève pas sans qu’il nous soit donné d’en célébrer la dédicace !

Alors, ô Jeanne ! la France se jettera à genoux comme vous le faisiez dans les champs de Domremy, et vous, du haut du ciel, vous lui ferez entendre «ses voix». Le dialogue interrompu recommencera et vous lui. redirez les paroles de l’archange :

«Sois sage, sois pieuse,» et la France travaillera et elle priera, et, servant Dieu comme vous, elle unira dans une alliance indestructible le Patriotisme et la Foi.

«Va, Fille de Dieu !» et la France ira, comme vous, à son devoir, partout où la justice et la civilisation feront appel à son épée, à son génie et à son cœur. Elle ira sans craindre ni la défaillance ni la ruine, car une patrie sauvée et rachetée, protégée et bénie par vous, ô Jeanne ! est une patrie immortelle.

Ainsi soit-il ! »

Extrait de : Jeanne d’Arc, Panégyrique Prononcé dans la Cathédrale d’Orléans, le Jeudi 8 Mai 1890, par l’Abbé A. Mouchard.

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