![Doux Cœur de Jésus soyez mon Amour](https://francais-et-chretiens.home.blog/wp-content/uploads/2021/01/doux-coeur-jesus-soyez-mon-amour.jpg?w=423)
Doux Cœur de Jésus soyez mon Amour ! (300 jours d’ind.).
Image N°1097 de la Maison Bouasse-Lebel, Paris
Les Amabilités qui se trouvent en la Personne de Jésus-Christ.
On ne peut s’appliquer à connaître Jésus-Christ, sans trouver en lui tout ce qu’il y a d’aimable dans les créatures, soit raisonnables, soit privées de raison. Chacun a son attrait pour aimer, les uns sont plus touchés d’une grande beauté, les autres d’une grande douceur ; une probité indulgente, une grande élévation jointe à une grande modestie sont pour quelques-uns des charmes auxquels ils ne peuvent résister. On en voit qui se laissent engager par les vertus qui leur manquent, parce qu’elles leur paraissent plus admirables que celles qu’ils ont. Quelques autres sont plus sensibles aux qualités qui ont plus de rapports avec leurs propres inclinations ; les belles qualités, les véritables vertus se font aimer de tout le monde. Mais s’il y avait sur la terre une Personne, dit un grand Serviteur de Dieu, en qui toutes les raisons d’aimer fussent réunies, qui pourrait lui refuser son amour ? Or, tout le monde convient que tout cela se trouve réuni excellemment dans la Personne adorable de Jésus-Christ, et cependant Jésus-Christ n’est aimé que de très peu de gens.
La beauté la plus éclatante, dit le Prophète, n’est qu’une fleur sèche en comparaison de celle de ce divin Sauveur ; il me semblait, dit sainte Thérèse, que le Soleil ne versait plus sur la terre que de pâles ombres, dès que j’eus vu dans une extase quelques rayons de la beauté de Jésus-Christ. Les créatures les plus parfaites dans ce monde sont celles qui ont le moins de défauts ; les plus belles qualités dans les hommes sont accompagnées de tant d’imperfections que, tandis que celles-là nous attirent d’un côté, celles-ci nous rebutent de l’autre. Jésus-Christ seul est souverainement parfait, tout est en lui également aimable, et on ne trouve rien en lui qui ne doive attirer tous les cœurs. C’est en lui que nous trouvons tous les avantages de la nature, toutes les richesses de la grâce et de la gloire, toutes les perfections de la divinité assemblées. On n’y découvre que des abîmes et comme des espaces immenses et une étendue infinie de grandeurs. Enfin cet Homme-Dieu qui nous aime si tendrement et que les hommes aiment si peu, est l’objet de l’amour, des hommages, des adorations et des louanges de toute la Cour céleste.
C’est lui qui a l’autorité souveraine de juger les Hommes et les Anges. Le sort et le bonheur éternel de toutes les créatures est entre ses mains. Son domaine s’étend sur toute la nature. Tous les Esprits tremblent en sa présence, ils sont obligés de l’adorer ou par une soumission volontaire d’amour, ou par la souffrance forcée des effets de sa justice. Il règne absolument dans l’ordre de la grâce et dans l’état de la gloire, et tout le monde visible et invisible est sous ses pieds. Est-ce là, Hommes insensibles, est-ce là un objet digne de vos hommages ? Et cet Homme-Dieu avec tous ses titres et toute la gloire qu’il possède, nous aimant jusqu’au point qu’il nous aime, ne mérite-t-il pas que nous l’aimions ?
![Image Sacré-Cœur de Jésus peinte](https://francais-et-chretiens.home.blog/wp-content/uploads/2021/01/image-sacre-coeur-jesus-peinte.jpg?w=648)
Cœur Sacré de Jésus que votre règne arrive !
Mais ce qui paraît encore plus aimable en ce divin Sauveur, c’est qu’il joint toutes ces qualités éclatantes, tous ces titres magnifiques, cette élévation sublime, à une douceur aussi grande et à une tendresse pour nous qui va jusqu’à l’excès. Sa douceur est si aimable qu’elle a charmé ses plus mortels ennemis. Il a été mené, dit le Prophète, comme une brebis à la boucherie, et il n’a point ouvert sa bouche non plus qu’un agneau qui demeure muet devant celui qui le tond. Il se compare lui-même tantôt à un Père qui ne peut pas contenir sa joie au retour d’un fils débauché, tantôt à un Pasteur, qui ayant trouvé une brebis qui s’était égarée, la met sur ses épaules et appelle ses amis et ses voisins pour se réjouir avec lui, parce qu’il a retrouvé sa brebis. Personne ne vous a-t-il condamnée ? dit-il à la femme adultère. Je ne vous condamnerai pas non plus : allez et ne péchez plus à l’avenir. Il n’use pas d’une moindre douceur à notre égard encore tous les jours. Il est étrange combien de mesure il faut garder dans le monde pour ne pas choquer un ami. Les hommes sont d’une si grande délicatesse qu’il ne faut souvent qu’une mauvaise humeur pour faire oublier les quinze ans de services, et un seul mot dit mal à propos rompt quelquefois la plus grande amitié.
Il n’en est pas de même avec Jésus-Christ. La chose paraît incroyable, mais il est vrai toutefois qu’on en a meilleur compte que du plus reconnaissant de nos amis. Il ne faut point s’imaginer qu’il soit capable de rompre avec nous pour la plus légère ingratitude. Il voit toutes nos infidélités, il connaît toutes nos faiblesses, et il souffre avec une bonté incroyable toutes les misères de ceux qu’il aime. Il les oublie, il fait semblant de ne pas les apercevoir. Sa compassion va jusqu’à consoler lui-même les âmes qui en sont trop affligées ; il ne veut point que la crainte qu’on a de lui déplaire aille jusqu’à nous troubler, jusqu’à nous gêner l’esprit. Il souhaite qu’on évite les moindres fautes, mais il ne veut pas qu’on s’inquiète même des grandes ; il prétend que la joie, la liberté et la paix du cœur soient le partage éternel de ceux qui l’aiment véritablement.
Il ne faut que la moindre de ces qualités dans un Grand du monde pour lui gagner le cœur de tous ses sujets. Le seul récit de quelques-unes de ces vertus dans un Prince qu’on n’a jamais vu, qu’on ne verra jamais, fait impression sur notre cœur, et le fait aimer des étrangers mêmes. Jésus-Christ est le seul en qui toutes ces belles qualités, toutes ces vertus, et tout ce qu’on peut s’imaginer de grand, d’excellent et d’aimable se trouve réuni, et faut-il que tant de raisons d’aimer ne puissent pas nous faire aimer véritablement Jésus-Christ ? Il faut souvent si peu de chose dans le monde pour gagner notre cœur ; nous le donnons, ce cœur, nous le prodiguons en tant d’occasions pour si peu de chose ; vous seul, Seigneur, vous seul ne pouvez y avoir de part.
Peut-on faire quelques réflexions sur ces choses et ne point aimer ardemment Jésus-Christ, et n’avoir pas du moins un regret sensible de ce qu’on l’aime si peu ? En vérité, nous lui devons notre cœur par beaucoup de titres ; et peut-on le lui refuser ce cœur, si l’on ajoute à tous ces titres les bienfaits immenses dont il nous a prévenus, et l’ardeur et la tendresse extrêmes avec lesquelles il nous a aimés et nous aime encore, ne cessant aucun jour de nous donner des preuves éclatantes de l’amour immense qu’il a pour nous ?