Fidélité et Honneur !

Gloire fierté d'être Chrétien saint Romain Sacré-Cœur

« Oui je suis Chrétien et j’en fais Gloire » (St Romain)

Donc, mon très-cher Frère c’est parce que Jésus-Christ est méconnu de beaucoup de vos contemporains, que vous vous croyez autorisé à le méconnaître ; c’est parce qu’un souffle mauvais et irréligieux a passé sur la génération présente, que vous revendiquez le droit de participer à la contagion.

Eh bien ! Sachez-le : cette infidélité générale que vous invoquez comme une excuse, c’est une circonstance qui aggrave plutôt qu’elle n’atténue votre faute. En face de cette apostasie du grand nombre, vous étiez tenu de déclarer plus hautement votre foi, et de devenir ainsi un exemple et une protestation.

N’entendez-vous pas retentir à vos oreilles la solennelle affirmation du Sauveur : « Celui qui se sera fait honte de moi et de mon Évangile devant cette génération corrompue et pécheresse, j’en aurai honte à mon tour quand j’apparaîtrai dans la gloire de mon Père, en la société de mes anges.»

Eh quoi ! mon Frère, vous seriez avili à vos propres yeux, vous auriez perdu le droit de vous estimer vous-même, si vous aviez la lâcheté de ne pas sembler reconnaître un ami au jour de sa disgrâce ; et, parce que Dieu du ciel et de la terre, le Dieu de votre âme et de votre baptême, est devenu impopulaire, parce que vous risqueriez de partager avec lui la défaveur d’une génération abaissée et digne de mépris, vous croyez être quitte de vos devoirs envers lui !

Non, non, c’est la loi même de l’ordre et de la justice qui l’exige : nous serons traités de Jésus-Christ, comme nous l’aurons traité lui-même. Si nous lui demeurons fidèles, nous régnerons avec lui ; mais si nous le renions, il nous reniera.

Honneur donc à vous, chrétiens qui êtes conséquents avec vous-mêmes ; honneur à vous qui croyez et qui ne rougissez point de votre croyance : celui que vous confessez devant les hommes, sans ostentation, sans jactance, mais aussi sans respect humain, sans fausse honte, vous confessera devant son Père et devant ses anges. »

Extrait : Instruction Pastorale sur l’Obligation de Confesser Publiquement la Foi Chrétienne, par le Cardinal Louis-Édouard Pie, Carême 1874.

Le Vrai Visage de l’islam : « On peut attaquer un chrétien, mais on peut pas attaquer un frère musulman »…

Pour ceux qui avaient encore des illusions sur la religion de paix, d’amour, de tolérance, et sur les « gentils » musulmans du quotidien, la vérité sort de la bouche des musulmans eux-mêmes.

On apprend également que « l’armistice » entre maghrébins et tchétchènes a été signé à la mosquée du quartier (article FdeSouche).

Pauvre France Républicaine « post-Chrétienne » tu es tombée bien bas, et ce n’est pas fini ; tu boiras la coupe de ton apostasie jusqu’à la lie…

Recueil d’Exemples du Catéchisme de l’Abbé Spirago : Gobel, La Sultane Décapitée

Couverture du recueil d'exemples du catéchisme de l'abbé Spirago

Celui qui apostasie recueille quelquefois le contraire de ce qu’il espérait.

La mort de Gobel, l’évêque intrus de Paris. — Tandis que pendant la Révolution un grand nombre de prêtres payaient leur fidélité de leur tête sur l’échafaud, quelques-uns apostasièrent, soit par ambition soit par lâcheté. J. J . Gobel, par exemple, évêque jureur de Paris, déclara à la Convention qu’il avait jusqu’ici enseigné la superstition et qu’il ne professait plus que la religion de l’égalité et de la liberté, en signe de quoi il foula aux pieds ses insignes épiscopaux. Il ne tarda pas à recueillir e prix de sa trahison : il tomba en disgrâce chez Robes pierre, qui le fit condamner à mort malgré ses 77 ans (1794). Cela ouvrit les yeux au malheureux sur le crime qu’il avait commis, et il se repentit du scandale qu’il avait donné à ses confrères et aux fidèles. La veille de son exécution il écrivit à son ancien vicaire-général Lothringer : « Demain j’expierai par ma mort mon péché contre Dieu et sa sainte religion. Comme je ne puis pas me confesser oralement, je vous envoie ci-joint l’aveu de mes fautes. Venez me porter secours ; soyez demain près de la porte de la prison et donnez-moi en silence l’absolution, sans omettre la formule : ab omni vinculo excommunicationis, (je vous absous) de toute excommunication. » Espérons que pour le pauvre évêque cette absolution aura transformé la porte de la prison en la porte du paradis. Puissent tous les apostats être ramenés à Dieu par la grâce de l’épreuve !

La sultane renégate décapitée.— Quand Mahomet II prit Constantinople en 1453, il mit toute la ville à feu et à sang. Tous ceux qui ne furent pas massacrés furent réduits en esclavage. Parmi les prisonniers se trouvait une jeune fille nommée Irène, d’une beauté si remarquable, que le sultan en fut charmé et lui offrit sa main et la couronne, à condition qu’elle se fît mahométane : Éblouie par ces paroles flatteuses et ces promesses, elle abjura sa Foi, et Mahomet fixa le jour où elle serait proclamée sultane. Mais l’armée du sultan ne voulut rien savoir de ce mariage et menaça de se révolter. Mahomet résolut de les calmer et fit ériger sur une des places une splendide tribune au tour de laquelle il convoqua le peuple et les grands de l’empire. Au jour fixé il pria Irène de se revêtir de ses plus riches habits, de se couvrir de ses joyaux les plus précieux, et la conduisit sur la tribune où il lui demanda par trois fois, si elle voulait abjurer le Christianisme. Trois fois elle répondit oui, à haute voix, et le sultan lui posant la couronne sur la tète, la présenta au peuple assemblé en foule autour de la tribune. Au même instant il tira son cimeterre, et d’un coup il fit rouler à ses pieds la tête et la couronne de la sultane. Puis repoussant le cadavre du pied, il cria à la foule : « Vous avez un sultan qui sait non seulement vous dominer, mais se dominer soi-même. » Quelle folie que celle de cette Irène ! Quel profit avait-elle de son abjuration du christianisme ? une mort tragique et la damnation éternelle.

Extrait de : Recueil d’Exemples Appliqués au Catéchisme Populaire, par l’Abbé François Spirago, 3ème édition, 1911.

Le Vœu National de la France au Sacré-Cœur de Jésus (2)

Le début de ce texte se trouve ICI.

Drapeau National du Sacré- Cœur et Jeanne d'Arc

Seigneur Jésus, nous Espérons en Vous. Que l’Amour Tout-Puissant de Votre Sacré-Cœur accorde la
victoire aux braves et nobles soldats de la France et de ses Alliés qui combattent pour une juste et sainte cause.
Le Drapeau National du Sacré-Cœur et Jeanne d’Arc

III. LE PROSÉLYTISME APOSTAT

Le plus grand de nos malheurs subsiste, et celui-ci peut hélas ! Empêcher la réparation des autres : c’est le prosélytisme apostat.

Car un grand nombre de Français, qui paraissent appeler de leurs vœux le Salut de la Patrie, ont fait naufrage dans la Foi. Ils ne sont pas les derniers à reconnaître le besoin d’une régénération sociale ; mais, sous le bandeau fatal de l’apostasie, ils ne voient pas que, semblable au char de Brahma, qui écrase sous ses roues pesantes la foule de ses adorateurs stupides, le char de l’athéisme écrase, dans sa marche révolutionnaire, les peuples qui se précipitent au-devant de lui pour demander la félicité sensuelle. Deux règnes de la terreur, à distance l’un de l’autre sur la voie de notre civilisation, allumant leurs fanaux sinistres au front du broyant véhicule, ont effrayé tous les yeux, excepté ceux que couvre l’épais bandeau de l’apostasie.

Les Philistins, autrefois, prirent l’arche de Dieu, et la transportèrent de la Pierre-du-Secours à Azot. Et ils mirent l’arche de Dieu, qu’ils avaient prise, dans le temple de Dagon, en face de l’idole. Et le lendemain, l’idole de Dagon était renversée à terre, devant l’arche du Seigneur. On releva Dagon, et on le remit en place. Mais le jour suivant, Dagon fut encore trouvé par terre, devant l’arche du Seigneur. Cette fois, la tête de l’idole et ses deux mains, détachées du tronc, étaient sur le seuil de la porte. On rajusta l’idole ; mais on trouva l’arche de Dieu gênante, et on la renvoya chez Israël.

Ainsi, parmi nous, des hommes ont deux fois mis la révolution en présence de l’autel. Une fois, la révolution avait la figure d’une prostituée, appelée Déesse Raison ; l’autre fois elle avait la figure d’une furie appelée la Commune. Chaque fois l’autel, violé par la révolution, a vu pourtant celle-ci renversée et mise en morceaux devant ses marches. Mais les adorateurs affolés de l’idole sont toujours venus en ramasser les tronçons et les refondre, pour reproduire le monstre.

Et voilà, disent-ils, le dieu de l’avenir !

Supposé ce fait accompli, que deviendrait l’humanité ? On recule devant cette pensée. Mais il y a des hommes qui s’en nourrissent, et qui font tout, et qui sont prêts à tout faire pour en procurer le triomphe.

Ils se déclarent libres-penseurs. Est-ce que la liberté de penser doit exclure la raison et la morale ? Soyez francs, ce que vous appelez la liberté de la pensée n’en est que le libertinage. Vous êtes passionnés, plutôt que raisonnables ; volontaires, autant que révolutionnaires. Il faut que vos idées passent, pénètrent partout, que vos desseins s’accomplissent irrésistiblement. Ce qui vous gêne, Vous le repoussez brutalement. Battus de raisons, vous criez à la réaction. Maintenus dans l’ordre, vous criez à la tyrannie. Dans les temps de troubles, vous poussez les pauvres gens aux barricades. S’il vous arrive un moment d’être les maîtres, vous emprisonnez, vous fusillez, vous brûlez.

Et vous vous dites libres-penseurs. Il y a là quelque chose de plus que des libres pensées. Il y a des actes de méchants citoyens. Vous voulez perdre l’Église : voilà le complot. Et vous ne voyez pas, vous ne voulez pas voir, que le vaisseau sombrant engloutirait avec lui l’équipage.

Les chrétiens aussi sont de libres-penseurs ; mais ils sont, clairvoyants, raisonnables, sensés.

Quand vous les appelez ignorants, vous savez bien que vous mentez. Si vous voulez raisonner contre eux, vous savez bien qu’ils vous battent. Lorsque vous opposez vos candidats aux leurs, vous savez bien que les plus posés ne sont pas les vôtres.

Les chrétiens n’ont pas de bandeau sur les yeux. Vous calomniez leur Foi quand vous la dites aveugle. Elle est raisonnée chez les prêtres, raisonnable chez les fidèles, sage chez les uns et chez les autres.

Ne sont-ce pas de fameux libres-penseurs que leurs évêques, leurs docteurs, leurs missionnaires ? Et ne partagent-elles pas merveilleusement cet apostolat de la libre pensée, voire même de la libre action, les religieuses de tant d’observances et les dames si nombreuses de la charité chrétienne ?

Comparez vos libres-penseurs aux nôtres, vos libres-penseuses aux nôtres. Ne battez pas la campagne pour quêter quelques pièces échappées de notre parc. Chassez dans le parc, vous y trouverez abondance et qualité : il y a quelques oisillons sans prix ; mais la plupart des têtes méritent le coup de fusil de la Roquette ou de la rue Haxo.

Pour vos libres-penseurs et vos libres-penseuses, je vous laisse le choix : présentez vos rosières et vos lauréats ; mais ayez la main heureuse.

Au temps du Christ, il y avait aussi dos libres-penseurs, qui, en jouant le rôle de patriotes, ont perdu leur nation. C’étaient les pharisiens et les sadducéens, gens vertueux et apostats. Leur vertu a crucifié Jésus, et leur apostasie a ruiné Jérusalem. Vous n’aimez pas l’entendre dire ; mais c’est de l’histoire : de la terrible histoire.

En ce temps-là on vit pleurer Jésus, et on l’entendit plaindre le sort de sa patrie avec des accents de douleur religieuse, les plus lamentables qui aient jamais retenti dans l’univers. « Jérusalem ! Jérusalem ! Toi, qui tues les prophètes qui te sont envoyés : ah ! Si tu pouvais, en ce jour du moins, qui t’est donné encore, comprendre et reconnaître ce qui est fait pour te procurer la paix. Mais ces choses sont cachées à tes yeux. Et des jours viendront où tes ennemis te circonviendront de leurs tranchées ; et ils te serreront et te presseront de toutes parts ; et ils te renverseront à terre, toi et tes enfants qu’il y aura dans ton enceinte ; et, ils ne laisseront pas chez toi pierre sur pierre ; parce que tu n’auras pas connu le temps de la visite salutaire. »

Voilà l’Homme contre lequel les patriotes apostats d’alors ont excité les passions du peuple, en le représentant comme ennemi de la nation et de la liberté.

Jésus ennemi de la Nation ! Il lui faisait du bien d’une façon tellement extraordinaire que les mécréants n’en veulent pas croire le récit évangélique. Mai les pharisiens et les sadducéens, qui ne pouvaient nier ces merveilles dont il s’étaient les témoins journaliers, s’irritaient précisément de voir Jésus faire du bien aux malheureux plus qu’eux-mêmes ne pouvaient ni ne voulaient en faire. Égoïstes et hypocrites, ils ont détesté et insidieusement poursuivi à mort le Divin Bienfaiteur.

Jésus ennemi de la liberté ! Sa mission fut d’affranchir les hommes de la servitude qui enchaîne le cœur, et de la servitude qui enchaîne l’esprit. Mais les mécréants veulent-ils comprendre ? La première servitude est celle des liens de la chair, et la seconde est celle des liens de l’orgueil. Malheureusement les esclaves de la chair aiment leur chaîne. Et les hommes qui sont dans la chaîne de l’orgueil, en aiment aussi la servitude avec passion.

C’est pourquoi les Juifs apostats, ne voulant pas de la liberté évangélisée par Jésus-Christ, ont méconnu et persécuté le Divin Libérateur. C’est encore pourquoi les chrétiens apostats, ne voulant pas de la liberté évangélique, persécutent l’Église.

Mais nous, chrétiens et patriotes, nous voulons la liberté politique et la liberté religieuse. Nous craignons la servitude de la chair ; nous exécrons celle de l’orgueil : qui produisent les Spartacus et les Gatilina. Nous sommes prosélytes, mais selon Dieu. Nous aimons la patrie, mais dans la Foi. Nous voulons une régénération sociale, mais chrétienne. Nous réclamons notre liberté de penser et même d’agir ; mais parce que vous nous menacez de nous l’enlever, nous élevons nos yeux et nos mains vers le ciel ; nous faisons un vœu au Sacré-Cœur de Jésus, et nous lui disons :

Ne permettez pas que la désolation dernière vienne durant les jours de notre vie. O Cœur de Jésus, vous êtes la source intarissable de nos espérances : sauvez la Patrie en convertissant les âmes : car il n’y a pas d’autre moyen de Salut possible.

Benedictione justorum exallabitur civitas : et ore impiorum subverletur. L’association bénie des justes peut sauver la patrie, que le souffle de l’apostasie veut détruire.

Extrait de : Le Vœu National de la France au Sacré-Cœur de Jésus, Considérations sur les Malheurs de la France, 1873.

A suivre…

Le Vœu National de la France au Sacré-Cœur de Jésus (1)

Drapeau national du Sacré-Cœur de Montmartre

Drapeau National du Sacré-Cœur et Basilique du Vœu National à Montmartre.

I. LE CŒUR DE JÉSUS.

L’élite religieuse de la France a pris la résolution d’ériger un temple spécialement consacré au Divin Cœur de Jésus, pour l’attendrir sur nos malheurs et pour obtenir la régénération chrétienne de la fille aînée de l’Église.[La Basilique du Vœu National dite Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre]

Ce dessein est très-digne d’obtenir l’adhésion et le concours de tous les cœurs fidèles.

Le cœur fait la principale distinction des hommes. Chacun porte dans son cœur un trésor de vertu ou d’iniquité. Toutes les qualités de l’esprit, du génie même, sont moins précieuses que les bonnes qualités du cœur.

A ce seul point de vue, par son Cœur, Jésus mérite la plus haute estime et la plus grande considération des hommes. On a conservé dans des urnes d’or des cœurs d’hommes célèbres ; on leur a donné des places d’honneur dans des monuments nationaux ; on a consigné dans l’histoire l’éloge de ces grands cœurs. Et l’on a eu raison, quoique plusieurs de ces cœurs aient eu, durant leur vie mortelle, des faiblesses regrettables et n’aient pas eu toutes les vertus désirables. Mais ils furent les vases vivants de généreux sentiments : c’est pourquoi on leur garde bon souvenir. Où est le cœur parfait ? L’Évangile nous le montre : c’est le Cœur de Jésus, orné de vertus supérieures à celles des autres hommes, parce qu’elles sont sans partage de faiblesse, sans solution de continuité, sans jamais le moindre signe d’ostentation, d’égoïsme, d’intérêt. Et la religion qui présente au monde les caractères de vérité les plus apparents, les plus frappants, les plus inimitables, c’est-à-dire l’Église Catholique, depuis dix-huit siècles, offre à la vénération religieuse le Cœur de Jésus, renfermé dans le Saint Sacrement de l’autel : non point mort, mais vivant ; non pas vivant de sa première vie mortelle, mais vivant d’une vie maintenant céleste ; non point séparé du Corps de Jésus, mais uni à tout le reste de cette Personne Divine. Le mystère de la résurrection du Christ, qui a ses preuves dans l’histoire, a son sacrement dans le Tabernacle. L’Église conserve là Jésus avec son Cœur, qui a les pulsations de la vie éternelle ; et à tous les Chrétiens qui ont sa Foi, l’Église propose la connaissance, l’amour et le service de ce Divin Cœur.

Hélas ! Beaucoup de cœurs sont aujourd’hui séparés du Cœur de Jésus. Cette séparation est un malheur national, cause de beaucoup d’autres malheurs, que le Vœu National a pour objet de conjurer et de réparer même, s’il est possible. Benedictione justorum exaltabitur civitas : et ore impiorum subvertetur. « La bénédiction des justes élèvera une cité ; mais la bouche des impies la renversera. » (Prov. 11).

Oui, par la bénédiction des prières et des œuvres d’une association de justes, la Patrie peut être sauvée encore de la ruine où l’apostasie l’entraîne, et que consommerait le triomphe des idées subversives de la révolution.

II. L’APOSTASIE.

Vous connaissez cette belle personne qui faisait l’admiration du monde ? Eh bien ! Elle se meurt, d’un cancer au sein. Pour la sauver, il faudrait un miracle.

C’est la France.

Autrefois,fille chérie de Dieu, elle était la confidente de ses conseils, et comme sa main pour les plus grands actes de ses desseins. Gesta Dei per Francos. Tel était le légitime adage de nos pères, Aujourd’hui, cette nation a exclu Dieu de son cœur, et elle est exclue, semble-t-il, des actes de Dieu.

Car un fait, que l’on peut malheureusement appeler national, a déplacé notre civilisation : elle était assise sur la base du Christianisme ; on l’a fait glisser sur l’échafaudage de l’apostasie, qui se nomme la Révolution. Et qu’est-il arrivé ? La France chancelle ; pourquoi ? Sinon parce que les tréteaux de l’athéisme, substitués aux colonnes du Christianisme n’ont pas la force de supporter le colossal édifice. Écoutez les craquements multipliés dans la charpente ; voyez les pans de mur qui s’écroulent ; et partagez les craintes publiques d’une ruine totale.

Mais ne croyez pas que notre décadence soit l’effet du coup de vent qui a cassé le grand mât et porté le navire à la côte. La déchéance d’un personnage ne fait pas la décadence d’une nation.

Nous donnons beaucoup trop d’importance aux questions de personnes, beaucoup trop peu aux questions de principes. Les oreilles cornent des noms de personnes. Et les principes ? On met la main sur la bouche.

Cependant, notre décadence est une question de principes, non de personnes.

Est-ce que les personnages qui entraînent, depuis un siècle, les destinées de la France ne sont pas comparables, en mérite personnel, aux hommes qui ont tenu précédemment, chez nous, l’épée, la plume ou le sceptre ? Pourquoi donc, dans l’ancien temps, la gloire, aujourd’hui la décadence ?

Déplorable Sion, qu’as-tu fait de ta gloire ?
Tout l’univers admirait ta splendeur ;
Tu n’es plus que poussière, et de cette grandeur
Il ne nous reste plus que la triste mémoire.
Sion, jusques au ciel élevée autrefois,
Jusqu’aux enfers maintenant abaissée…
(ESTHER, Act. 1. sc. 2.)

Pourquoi cet abaissement ? S’il n’est pas une question de personnes, donc c’est une question de principes. Nos pères étaient Chrétiens, et nous sommes apostats. Ils n’étaient pas Chrétiens parfaits : c’est pourquoi il y a des nuages dans leur ciel historique. Nous ne sommes pas tous apostats : c’est pourquoi des rayons d’espérance percent encore notre ciel obscurci.

L’apostasie convient que la civilisation est une question de principes, quand elle émet la prétention de donner à l’ordre social des principes nouveaux.

Seulement, cette prétention n’est qu’un stratagème de révolution. Inventer de nouveaux principes, cela veut dire, sans doute, inventer la vérité. Il serait insensé, s’il n’était impie, de prétendre inventer aujourd’hui la vérité. Elle est nécessairement ancienne comme le monde : le simple bon sens le veut : c’est l’impiété qui ne le veut pas. Mais pourquoi ? Parce qu’elle est en rébellion contre Dieu, qui a donné la vérité à l’homme dès l’époque de sa création, et qui est venu, dans le mystère de la Rédemption, rallumer le flambeau de la vérité presque éteint parmi les hommes.

L’impiété ne dédaigne pas l’idée de la Rédemption ; elle s’en empare, au contraire, mais comme une faction séditieuse s’empare des armes et des munitions de la Patrie, pour la combattre. L’apostasie, aussi haut que personne, crie que la société a besoin de régénération. Et tel de ses plus illustres bravaches n’hésite pas, dans ses accès, à prononcer le mot même sacré de rédemption ; mais ce sont des accès de blasphème.

Au reste, l’apostasie ne dissimule plus ses hostilités contre le Christianisme. Elle jure de lui substituer l’athéisme dans le cœur de l’humanité.

Et toi, pauvre France ! où vas-tu, entraînée si loin déjà sur le torrent de l’apostasie ?

Le Vœu National aspire à te sauver de la catastrophe. L’entreprise est difficile : le succès ne peut être que miraculeux : c’est vrai ! Mais le Vœu National ne recule pas devant l’espoir même du miracle : il a précisément pour dessein de le demander au Sacré-Cœur de Jésus. Il n’est pas question de rétablir l’ancien régime, recrépit et badigeonné ; mais il est question de réédifier une nouvelle France sur les salutaires principes du Christianisme : Instaurare omnia in Christo [Tout instaurer en Christ]. Il est question d’opposer au fait national de l’apostasie, le Vœu National de la réparation chrétienne. Et certes ! Si tous les cœurs chrétiens voulaient adhérer à ce Vœu National, tout irait vite encore, et tout irait bien. Que si le Vœu National trouve froids la plupart des cœurs, tout ira vite aussi, mais tout ira mal.

Benedictione justorum exaltabitur civitas : et ore impiorum subvertetur. « La bénédiction des justes élèvera une cité ; mais la bouche des impies la renversera. »

Extrait de : Le Vœu National de la France au Sacré-Cœur de Jésus, Considérations sur les Malheurs de la France, 1873.

A suivre…