Adorons l’Enfant Jésus

Venite adoremus l'Enfant-Jésus répand ses bienfaits sur vous

Image pieuse de la Maison D. Saudinos Ritouret. Gravure par J.-M. Breton.

VENITE ADOREMUS
Je prie l’Enfant-Jésus de répandre sur vous la plénitude de ses bienfaits. (Abbé Perreyve)

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Image pieuse Crèche Nativité

Détail d’une image pieuse datant de la fin du XIXe siècle.

Peinture Crèche Nativité Noël

Douzième Exhortation de Saint Jean-Marie Vianney, Curé d’Ars : la Grâce

Image pieuse Saint Jean-Marie Vianney curé d'Ars

Saint Jean-Marie Vianney, curé d’Ars, Priez Pour Nous.

Pouvons-nous, par nos propres forces, éviter le péché, pratiquer la vertu ?

Non, mes enfants, nous ne pouvons rien sans la grâce du bon Dieu : c’est un article de foi ; c’est Jésus-Christ lui-même qui nous l’a enseigné. Voyez : l’Église pense et tous les saints ont pensé avec elle, que la grâce nous est absolument nécessaire, et que sans elle nous ne pouvons ni croire, ni espérer, ni aimer, ni faire pénitence de nos péchés. Saint Paul, qui n’était pas un faux dévot, nous assure de son côté que de nous-mêmes nous ne pouvons pas même prononcer le nom de Jésus d’une manière méritoire pour le ciel.

De même que la terre ne peut rien produire si le soleil ne la féconde ; de même nous ne pouvons rien faire de bien sans la grâce du bon Dieu.

La grâce, mes enfants, est un secours surnaturel qui nous porte au bien ; par exemple, voilà un pécheur qui entre dans une église et entend une instruction ; le prédicateur parle, de l’enfer, des rigueurs du jugement de Dieu ; il se sent poussé intérieurement à se convertir ; ce mouvement intérieur est ce que l’on appelle la grâce. Voyez, mes enfants ; c’est le bon Dieu qui prend ce pécheur par la main et qui veut lui apprendre à marcher. Nous sommes comme de petits enfants, nous ne savons pas marcher dans le chemin du ciel, nous chancelons, nous tombons, si la main du bon Dieu n’est pas toujours là pour nous soutenir. O mes enfants, que le bon Dieu est bon ! Si nous pensions à tout ce qu’il a fait, à tout ce qu’il fait encore chaque jour pour nous, nous ne pourrions pas l’offenser, nous l’aimerions de tout notre cœur ; mais nous n’y pensons pas ; voilà ce qu’il en est….. Les anges pèchent et ils sont précipités en enfer. L’homme pèche et Dieu lui promet un libérateur. Qu’avions-nous fait pour mériter cette faveur ? Qu’avons-nous fait pour mériter de naître dans la religion catholique, tandis qu’il y a tant d’âmes qui se perdent tous les jours dans les autres religions ?

Qu’avons-nous fait pour mériter d’être baptisés, tandis qu’il y a tant de petits enfants, en France, comme en Chine, en Amérique, qui meurent sans le baptême ? Qu’avons-nous fait pour mériter le pardon de tous les péchés que nous commettons depuis l’âge de raison, tandis qu’il y en a tant qui sont privés du sacrement de pénitence ?

O mes enfants, saint Augustin dit, et c’est bien vrai, qu’il cherche en nous ce qui mérite que Dieu nous abandonne, qu’il le trouve, et que s’il cherche ce qui nous rend digne de ses dons, il ne trouve rien ; c’est qu’en effet, il n’y a rien, nous ne sommes que cendre et péché.

Tout notre mérite, mes enfants, est de coopérer à la grâce. Voyez : une belle fleur, sans le soleil, n’a ni beauté, ni éclat, car pendant la nuit elle est toute flétrie, toute languissante ; le soleil se lève le matin, la voilà qui se redresse tout-à-coup, et s’épanouit ; il en est de même de notre âme, par rapport à Jésus-Christ, le vrai soleil de justice : elle n’a de beauté intérieure, que par la grâce sanctifiante. Pour recevoir cette grâce, mes enfants, notre âme doit se tourner vers le bon Dieu par une vraie conversion ; nous devons lui ouvrir notre cœur, par un acte de foi et d’amour. De même que le soleil ne peut à lui seul faire épanouir une fleur si elle est déjà morte ; de même la grâce du bon Dieu ne pourra pas nous ramener à la vie, si nous ne voulons pas quitter le péché…

Image pieuse Saint Jean-Marie Vianney Ars aimer Dieu
Mon Dieu faites-moi la Grâce de vous aimer autant qu’il est possible que je vous aime. Saint Jean-Marie Vianney, Curé d’Ars.

Dieu nous parle sans cesse par ses bonnes inspirations ; il nous envoie de bonnes pensées, de bons désirs. Dans la jeunesse, dans la vieillesse, dans tous les malheurs de la vie, il nous exhorte à recevoir sa grâce, quel usage faisons-nous de ses avertissements ? En ce moment même, coopérons-nous bien à la grâce ? ne lui fermons-nous pas les portes de notre cœur ? Songez que le bon Dieu vous demandera compte, un jour, de ce que vous avez entendu aujourd’hui ; malheur à vous, si vous étouffez le cri qui s’élève dans le fond de votre conscience ! Nous sommes dans la prospérité, nous vivons au milieu des plaisirs, tout bouffis d’orgueil, notre cœur est de glace pour le bon Dieu. C’est une boule de cuivre que les eaux de la grâce ne peuvent plus pénétrer ; c’est un arbre qui reçoit la douce rosée et qui ne porte plus de fruits…

Prenons garde, mes enfants ; faisons attention de ne pas manquer à la grâce. Le bon Dieu nous laisse libres de choisir la Vie ou la mort : si nous choisissons la mort, nous serons jetés au feu, et il faudra brûler éternellement avec les démons. Demandons pardon à Dieu d’avoir abusé jusqu’à présent des grâces qu’il nous a faites, et prions-le humblement de nous en accorder de nouvelles.

Extrait de : Ars ou le Jeune Philosophe Redevenu Chrétien Renfermant Seize Exhortations ou Catéchismes du Curé d’Ars, auteur anonyme, 1851.