![Vignette Sacré-Coeur de Jésus Espoir et Salut de la France](https://francais-et-chretiens.home.blog/wp-content/uploads/2018/12/vignette-espoir-salut-france-1.png?w=675)
Vignette Sacré-Cœur de Jésus Espoir et Salut de la France.
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« Pourquoi Dieu a-t-il assigné aux descendants de certaines familles un territoire particulier où ils doivent grandir, se développer en corps de nation? Pourquoi a-t-il voulu que ces familles eussent chacune un langage particulier, des lois, des mœurs et des usages tellement différents de ceux des autres, qu’ils fussent comme un mur de séparation entre elles ? C’est ce que nous allons rechercher présentement. […]
« En introduisant la diversité des langues parmi les descendants de Noé, dit le savant auteur de l’Histoire universelle de l’Église catholique, Dieu les contraignait à se séparer les uns des autres et à se grouper par familles et par dialectes pour aller se faire une patrie ailleurs. Voilà comment, dans le deuxième âge du monde, Dieu lui-même créa les peuples : voilà comment il les envoya par toute la terre pour l’occuper et la cultiver. »
Dans les œuvres de Dieu, il n’y a point de lacune, et rien n’est laissé au hasard. Tout est coordonné selon l’idée divine d’un plan infiniment sage où doit éclater la gloire de Dieu, dans la manifestation de ses divins attributs, surtout de sa puissance, de sa bonté, de sa miséricorde et de sa justice. L’humanité entière concourt à la réalisation de ce plan. Chaque individu dans la famille, chaque famille dans la nation, chaque nation dans l’humanité a reçu un but déterminé qu’il lui faut atteindre.
Dieu, dans les dispositions admirables de sa providence, ne refuse à personne, individu, famille ou nation, les moyens d’atteindre sa fin ; comme aussi il punit sévèrement l’abus de ces moyens, et brise même, comme un instrument inutile, les peuples et les nations qui n’ont pas compris leur mission, ou qui ont refusé d’accomplir leurs destinées en se détournant de la route que Dieu leur avait tracée. Vous les gouvernerez avec un sceptre de fer, dit Dieu à son Verbe ; vous les briserez comme un vase d’argile. C’est là une vérité élémentaire du catéchisme catholique qu’il est utile de rappeler ici, parce qu’un trop grand nombre de chrétiens l’ont perdue de vue. Ils s’imaginent qu’une force aveugle préside à tous les événements qui s’accomplissent ici-bas; que les succès de la guerre, la conquête des royaumes, l’agrandissement des empires, sont dus en dernière analyse à l’habileté des généraux, à la valeur des soldats ou aux sages combinaisons de la politique des hommes d’État. Ils ne se rappellent plus ce mot sublime de Bossuet : l‘homme s’agite et Dieu le mène.
Or, une des premières conditions nécessaires à une nation pour atteindre sa fin, c’est d’avoir un territoire à elle en propre. Que l’on remonte à l’origine des nations, et qu’on suive l’histoire des migrations des divers peuples, on verra que chaque famille a été dirigée par une inspiration spéciale et comme conduite par une main invisible vers le pays qu’elle devait habiter. C’est surtout ce que l’histoire sainte nous montre dans la vocation d’Abraham. L’histoire profane nous donne les mêmes enseignements. En étudiant avec attention l’histoire des différents peuples, nous y reconnaissons visiblement la main de la Providence qui dirige les pas de leurs premières familles, donne à chacune son territoire et un but qu’elle doit atteindre. Sont-elles fidèles à leur mission, la paix chez elle amène l’abondance, la prospérité et le bonheur. Se détournent-elles, au contraire, du droit chemin, le glaive est à leur porte et sur leurs têtes. La guerre et l’esclavage, la peste et la famine tour à tour les visitent, jusqu’à ce qu’enfin elles rentrent dans le devoir. S’endurcissent-elles, l’envahissement, le démembrement de leur territoire, l’exil en masse, et même l’extermination, les fait disparaître.
[…] Chaque nation a reçu de la Providence une mission à remplir, un but déterminé à atteindre. Infailliblement, elle y arrivera, si elle correspond fidèlement aux vues de Dieu sur elle : car Dieu, dans sa puissance et sa sagesse, proportionne toujours les moyens à la fin. Quelque faible donc que soit une nation, quelque restreint que soit son territoire, ce petit peuple n’a rien à craindre, tant qu’il sera ce qu’il doit être, fidèle à Dieu et à sa mission. Fût-il d’ailleurs environné de nations puissantes et ambitieuses, aussi bien servies par le génie de leurs hommes d’État que par l’habileté de leurs généraux et la valeur de leurs armées, Dieu le protégera et combattra même pour lui s’il le faut, comme au temps de Sennachérib et de Judas Macchabée. Au contraire, un vaste territoire, les richesses et la puissance n’empêcheront pas le peuple prévaricateur d’être profondément humilié, démembré, et même effacé du nombre des nations, s’il se montre incorrigible. Témoin les puissants empires dont l’histoire nous raconte les révolutions sanglantes et la fin lamentable. »