Prières pour la France, par Raoul Follereau

Priere por la France Raoul Follereau

Prière au Christ « qui aime les Francs »

Seigneur, qui avez fait de ce pays comme un reflet de votre Ciel
Prenez en pitié la terre de France
Seigneur qui avez donné à ses fils, durant tant de siècles,
des trésors d’héroïsme, de sagesse et de sainteté
Prenez en pitié l’âme de la France.
Lorsque Paris fut menacé, Vous avez voulu Sainte Geneviève ;
Quand la Patrie fut envahie, Vous avez voulu Sainte Jeanne d’Arc.
Et parce que ce pays est le Vôtre,
Vous l’avez fait défendre et sauver par des Saints.

***

Avant même qu’elle fut la France, Vous l’aviez déjà désignée comme un refuge,
quand aux rivages de Provence débarquèrent, cherchant asile,
ceux dont les hommes maudissaient l’amour saint qu’ils avaient pour Vous
Seigneur, Souvenez-Vous de la terre qui reçut Madeleine, Marthe et Lazare.
Souvenez-vous du pacte de Tolbiac, et du vœu de Louis XIII,
et de la consécration de la France à Montmartre.
Pour Saint Louis aux Croisades, pour Saint Vincent aux Galères,
pour tous ceux qui sont morts, Seigneur, pour votre cause,
dans la douceur de votre foi,
prenez en pitié la terre et l’âme de la France.

***

Vous nous avez envoyé de grandes épreuves ;
la Patrie souffre et saigne et pleure à vos genoux.
Seigneur, nous avons mérité les maux qui nous accablent.
Si nous implorons votre miséricorde, ce n’est point pour nous,
pour nos personnes chétives, ou nos biens illusoires,
mais pour la France en qui Vous avez mis les signes de votre immortalité.
La France que Vous avez voulue renait sous votre providence ;
daignez en accueillir les promesses et les fleurs.
Et donnez-nous le courage quotidien pour la besogne obscure qu’elle demandera.
Faites que nous soyons grands pour être dignes d’elle, et pour,
à travers sa vie et sa gloire, Vous mieux comprendre et Vous mieux aimer.
Ainsi soit-il.

Raoul Follereau.

Le Sacré-Cœur, Salut du Monde et de la France, par le Chanoine Coubé, 2ème Partie

Sacré-Cœur de Jésus nouveau signe de Salut

Le Sacré-Cœur de Jésus, le nouveau signe de Salut.

« Mon Seigneur et mon Dieu ! » Voilà pourquoi la dévotion au Sacré-Cœur convient mieux que toute autre à l’intelligence contemporaine.

Il est une autre misère de notre époque qui trouve également son spécifique dans le Sacré-Cœur. L’humanité souffre, messieurs, de maux inénarrables, j’ose même dire qu’elle souffre plus qu’elle n’a jamais souffert : non pas que les douleurs physiques, la pauvreté, la maladie et la mort soient en elles-mêmes plus terribles que par le passé, mais l’homme a plus conscience de la souffrance, et, par suite, y est plus sensible. Il rêve de biens auxquels ne pensaient pas ses pères.

Il trouve intolérables des privations que supportaient gaiement ses pères. Le pauvre soupire après la richesse, l’inférieur après l’égalité, tous après la jouissance. Aussi voyons-nous partout des déceptions amères, suivies de révoltes, de fureurs et de désespoirs que ne connaissaient pas nos pères. Et ce n’est pas seulement contre le ciel et leur destinée que les hommes s’irritent. L’égoïsme, fils de l’irréligion, engendre à son tour l’injustice et la haine. On parle, je le sais, plus que jamais de fraternité, mais c’est en aiguisant les couteaux et en chargeant les fusils pour la grande bataille qui doit couronner ces belles déclamations.

Pour adoucir les cœurs aigris, que faut-il ? Un grand amour rayonnant sur nos misères, pansant nos plaies, disant les mots enchanteurs, réconciliant les frères ennemis, et montrant à tous les grandes joies de l’au-delà. L’humanité acceptera tout d’un cœur qui l’aime. Elle n’accepterait rien, pas même son propre salut, d’un cœur froid et indifférent.

Cela est si vrai que ceux qui prétendent sauver la société affectent tous les dehors de la bonté, l’amour de l’humanité douloureuse.

Les religions nouvelles n’ont pour Évangile que des phrases sonores sur la solidarité, l’humanité, la pitié.

La science athée ne parle de ses découvertes que pour en faire ressortir le côté humanitaire : elle qui n’a qu’un cerveau, elle se donne comme la bienfaitrice et la mère des hommes dans l’avenir.

Le socialisme recourt au même mensonge. Lui qui n’a que des entrailles de Moloch, qui s’apprête à broyer l’humanité sous ses mâchoires de fer, il simule la pitié pour les humbles et les miséreux, il tend les bras aux foules et s’écrie dans une parodie sacrilège : « Voici ce cœur qui a tant aimé les hommes. » Ah ! je pense en l’entendant à cet affreux scélérat de la Révolution, à ce Marat dont des misérables ont prétendu honorer le cœur, – le cœur de Marat, le cœur d’un monstre ! Scélérat dont le nom, sous le vocable de Montmort, a pendant quelque temps déshonoré cette colline, aujourd’hui purifiée par le culte du Cœur de Jésus.

En un mot, tous ces imposteurs, voulant passer pour des messies, ont usurpé le grand signe messianique des temps modernes, celui que la société veut voir au front de ses sauveurs : la bonté. Mais seul le Christ est la bonté infinie ; seul, il a un cœur large comme le monde, assez profond pour recevoir toutes les plaintes et toutes les douleurs des hommes et les convertir au creuset de son amour en joie et en mérites. C’est ainsi que cette dévotion du Sacré-Cœur convient merveilleusement au pauvre cœur blessé de l’humanité moderne.

Dans l’encyclique Annum Sacrum, le Pape nous montre au front de Jésus toutes les auréoles qui appellent l’adoration.

Auréole de la divinité ! Il la porte de toute éternité : Il a marché ici-bas dans sa lumière au milieu des nations que son Père Lui avait données en héritage.

Auréole de sa Passion, dont Il s’est couronné Lui-même en prenant la couronne d’épines, avec laquelle Il est monté sur le trône de la croix, au nom de laquelle Il dit aux peuples : « Vous êtes ma conquête : Populus acquisitionis ».

Enfin auréole de bonté, auréole de flammes et de lumière qui brille autour de son Cœur, et caresse doucement nos yeux fatigués.

Cette triple auréole, messieurs, c’est la vraie lumière qui doit guider les hommes sur les océans de l’avenir ; c’est elle qui leur montre le port du salut. Voilà pourquoi l’humanité, inondée de ses feux, s’est jetée à genoux comme jadis les apôtres dans la barque et s’écrie en tendant les bras au Sauveur : « Seigneur, sauvez-nous, car nous périssons ».

Extrait de : Le Sacré-Cœur, Salut du Monde et de la France, Discours Prononcé le 18 Juin 1899 en la Basilique de Montmartre par le Chanoine Stéphen Coubé (S.J.).

Pensées sur le Sacré-Cœur de Jésus Pour Tous les Jours de l’Année : 26 juin

Carte postale Montmartre et le Drapeau National du Sacré-Cœur

Cœur Sacré de Jésus, ayez pitié de nous.
La Basilique du Vœu National de Montmartre et
le Drapeau National du Sacré-Cœur.
Détail d’un carte postale, époque première guerre mondiale.

26 juin. — SS. JEAN et PAUL, martyrs.

Quand la grande voix de la Savoyarde avertira la cité que le Sauveur la bénit, que tous les cœurs chrétiens s’unissent dans la prière et fassent monter vers le ciel le cri de l’espérance et du repentir : COR JESU SACRATISSIMUM, MISERERE NOBIS, Cœur Sacré de Jésus, ayez pitié de nous. (Cardinal RICHARD.)

PRIÈRE. — Mon Dieu, mon unique bien, vous êtes tout pour moi, que je sois tout pour vous.

RÉSOLUTION. — Prier souvent pour la France.

Extrait de : Pensées sur le Sacré-Cœur de Jésus Pour Tous les Jours de l’Année, auteur inconnu, 1901.

Carte postale cloche la Savoyarde du Sacré-Cœur de Montmartre à Paris

La Savoyarde, cloche de 3 mètres de diamètre et de hauteur, et un poids de 26 tonnes, acheminée à la Basilique du Vœu National de Montmartre pour son montage, le 16 octobre 1895. Carte postale de l’époque