Règne Social du Christ : Statut de la Femme (1)

Une Femme Pieuse essuie la Sainte Face de Jésus

Comparaison du statut de la femme païenne et de la femme chrétienne.

1) La femme païenne.

Chez tous les peuples anciens, comme aujourd’hui encore chez tous les peuples non chrétiens, le mari eut un droit excessif dans la famille ; il devint un maître absolu, un despote, un tyran ; il exerça souvent le droit de vie et de mort, non-seulement sur l’enfant, mais quelquefois même sur la femme. Celle-ci, mère de famille, était, ou sous une tutelle permanente, ou prisonnière derrière des enceintes infranchissables, ou traitée comme une esclave, même comme une bête de somme.

Chinois, Indiens, Égyptiens, Grecs, Romains, Arabes, races celtiques et germaniques, sont là pour attester l’ancien droit païen du père de famille. Qu’on examine les mœurs de ces diverses nations, et il en ressort clairement cette vérité : Dans toute l’antiquité, la femme nous apparaît sous le joug de l’esclavage et de la corruption, excepté chez les Juifs, où la femme a toujours eu une dignité inconnue ailleurs.

Chez les Chinois et à l’extrême Orient, la femme reste toujours, comme dans les mœurs turques, avilie et corrompue. Elle est regardée comme un meuble ou un outil, comme une esclave. Voici l’extrait d’une lettre qu’un missionnaire en Chine a écrite à sa sœur, en 1865 : « Ici, la femme ne s’appartient pas à elle-même, elle n’est pas maîtresse de sa détermination et de ses actes ; elle est privée de toute instruction… Ici, on fiance les enfants très-jeunes, souvent même avant l’âge de raison. Pour cet acte si important de la vie, il est très rare que les parents consultent leurs enfants. Or, d’après l’usage du pays, une fille fiancée est une fille vendue, qui n’appartient plus ni à son père, ni à sa mère. Dans les pays païens, la femme est esclave et sans autorité ; une fille ne peut jamais hériter des biens de son père. Les biens des parents passent à leurs garçons, et, à défaut de ceux-ci, à leurs plus proches héritiers, mais jamais aux filles. Ces usages sont tellement enracinés, que, chez nos nouveaux chrétiens, la femme continue à conserver plus ou moins les marques de sa dégradation. Il est vrai que, de loin en loin, nous formons quelques vierges que nous instruisons et à qui nous nous efforçons de rendre leur dignité primitive ; mais ce ne sont là que de rares exceptions, car ce pays est si pauvre qu’une femme, ne pouvant généralement pourvoir à sa subsistance, est presque toujours obligée de se marier pour vivre. Si son premier mari vient à mourir, on la vend à un autre. » […]

Malgré la défense de la civilisation anglaise, on connaît le préjugé encore aujourd’hui en vigueur qui oblige la femme indienne de se brûler toute vive, sur le bûcher de son mari. Dans l’Île de Chypre, à Byblos, à Carthage, comme à Babylone, la femme était forcément dégradée. Chez les Mèdes et les Perses, les Mages et les grands pouvaient épouser jusqu’à leurs mères et leurs filles. Hérodote et Strabon se réunissent pour nous faire la peinture la plus horrible de la polygamie, du concubinage, de l’inceste et du sensualisme domestique, chez tous les peuples orientaux et africains.

Chez les Tartares, les Gaulois, les Germains et les Bretons, la femme était esclave, lorsqu’elle n’était pas guerrière. Elle devait travailler dans les champs ou combattre pour son maître ; à sa mort, comme encore aujourd’hui dans les Indes, elle s’immolait sur son tombeau pour le servir dans l’autre monde.

Chez tous les peuples germains, « la constitution de la famille ne laisse voir que le règne de la force. Dans chaque maison, il n’y a qu’une personne libre, et c’est le chef (Karl) ; point de liberté pour la femme. Fille, elle est, selon l’énergique expression du droit, dans la main de son père ; mariée, dans la main de son mari ; veuve, dans la main de son fils ou de ses proches. Le mariage n’est qu’un marché. »

« A Rome, […] Le chef de famille (pater familiâs), au milieu de la société générale, forme une petite société, soumise à un régime despotique. Ce chef est seul, dans le droit privé, une personne complète, c’est-à-dire, il forme seul un être capable d’avoir ou de devoir des droits. Tous ceux qu’il a sous sa main ne sont que des instruments. Il est propriétaire absolu de tous les biens et même de tous les individus qui composent sa famille. Il a, sous sa puissance immédiate, ses esclaves, ses enfants, sa femme et les hommes libres qui lui sont asservis. »

« La famille romaine n’est pas une famille naturelle, c’est une création du droit civil, du droit de la cité. La femme, épouse pour le mari, mère pour les enfants, peut être étrangère à la famille. Le lien de la famille n’est pas le lien du sang, le lien produit par le mariage et la génération, c’est le lien du droit civil ; la puissance, la force, voilà le fondement de la famille romaine. La tradition légale de la femme, non son consentement, forme l’essence du mariage. »

Aussi, la femme romaine, excepté lorsqu’elle est vestale ou mère de trois enfants, ne sort d’une tyrannie que pour tomber dans une autre. En se mariant, elle reste, lors même qu’elle est émancipée, la chose de son mari comme elle l’était de son père ; elle n’a pas plus de droits qu’elle n’en avait ; elle est au même rang que ses propres enfants. Ce qu’elle apporte, ce qu’elle acquiert par le mariage, tout appartient au mari ; les enfants ne lui appartiennent pas, mais au mari, qui peut les tuer, les exposer, les vendre, les chasser de la famille par émancipation. Quant à elle-même, il peut aussi la chasser, la vendre, et même la tuer. Esclave de quelque côté qu’elle se tourne, elle ne rencontre partout autour d’elle que des maîtres qui, se rappelant comment leurs ancêtres avaient conquis les filles des Sabins, la considèrent toujours comme un butin, et la traitent comme une chose conquise et une propriété vivante. »

Vers la fin de la république, la dissolution des mœurs alla si loin que les maris changèrent de femmes presque tous les ans : ils divorçaient capricieusement. L’empereur Auguste, craignant l’extinction des familles et le dépérissement de la population à Rome, se vit même forcé de mettre des bornes au divorce, d’élargir le cercle de la liberté du mariage entre les différents ordres, de récompenser la fécondité et d’établir des peines contre le veuvage et contre le célibat. Constantin modifia cette loi immorale et Justinien l’abolit.

En résumé, dans le paganisme, le mariage n’est qu’un jeu et la femme qu’un instrument de progéniture qu’on brise arbitrairement. M. Cousin, dans sa préface sur Platon, a bien raison de dire : « Il est certain que l’antiquité avilissait la femme ; avilie, elle perdait ses plus grands charmes. De là, les préférences contre nature qui nous révoltent à bon droit, mais qu’il faut comprendre. Partout où la femme n’est pas, par son âme, l’égale de l’homme, il ne faut pas s’étonner que l’amour, précisément par son instinct le plus pur et le plus élevé, cherche un objet plus digne et s’y attache. Quel homme distingué pouvait livrer son cœur à la femme telle que l’antiquité l’avait faite, partager avec cet être avili, ou stupide, ou frivole, les secrets de son âme, l’associer à sa destinée et y placer l’espérance d’une liaison un peu généreuse ? Cette loi que Platon n’osait faire contre des préférences anti-naturelles, le christianisme l’a établie d’un bout de l’Europe à l’autre, et non-seulement il l’a écrite dans les codes, mais il l’a fait passer dans les mœurs. Sans confondre les devoirs de la femme avec ceux de l’homme, il l’a ennoblie, il en a fait un être moral, capable d’un autre amour que celui des sens, et par-là il l’a soustraite à des préférences qui, n’ayant plus de motif, ont cessé d’elles-mêmes. »

Extrait de : Règne Social du Christ, par l’Abbé Charles Bénard, 1866.

Les Origines du Cosmopolitisme « Chrétien »

Le Vatican et de nombreux clercs ont pris position depuis plusieurs années pour un immigrationnisme total. Plus de frontières, plus de nationalités, la France devrait accueillir tous ceux qui se présentent, sans discernement, au mépris complet de l’intérêt de ses propres citoyens.
Comment en est-on arrivé à une telle extrémité ? Le Professeur Jean de Viguerie dans ce court passage de son ouvrage « Les Deux Patries » relate la naissance de cette bien étrange doctrine qu’est le cosmopolitisme chrétien et sur laquelle repose la politique de l’Église actuelle. Il rappelle également que le « vrai » Patriotisme [Chrétien] s’oppose à cette doctrine mortifère.

Fénelon et le Cosmopolitisme Chrétien

Couverture de "Les Deux Patries" de Jean de Viguerie
« Les Deux Patries » de Jean de Viguerie, deuxième édition (2003)

« Au patriotisme nouveau manquait seulement la caution chrétienne. Expert dans ce genre de service, Fénelon se charge de la donner. Il invente le cosmopolitisme chrétien.

C’est un système moins radical et plus idéaliste que celui des libertins. Moins radical : la patrie nationale n’est pas complètement rejetée. Plus idéaliste: la patrie n’est pas réduite au bien-être. Fénelon ne rabaisse pas la patrie. Il veut seulement montrer ceci : le genre humain est plus notre patrie que la « patrie particulière » où nous sommes nés :

« Chacun, écrit-il, doit infiniment plus au genre humain qui est la grande patrie, qu’à la patrie particulière dans laquelle il est né ; il est donc infiniment plus pernicieux de blesser la justice de peuple à peuple, que de la blesser de famille à famille contre sa république.»

En somme, si l’on comprend bien, mieux vaut entre-tuer dans une guerre civile, que de faire la guerre à un pays étranger. Car nous devons plus au genre humain qu’à la France. Mais pourquoi devons-nous plus ? Fénelon ne le dit pas. Sans doute pour des raisons religieuses : tous les hommes sont frères ; mais pourquoi plus frères au dehors qu’au dedans? On ne voit guère qu’une explication plausible : dehors ils sont plus nombreux que dedans. Plus c’est grand, plus c’est patrie. Fénelon inaugure le patriotisme quantitatif.

Curieux patriotisme chrétien, et très éloigné de celui de saint Thomas d’Aquin. Pour le Docteur angélique, en effet, nous devons d’abord nous occuper de ceux qui nous sont les plus proches :

« … La grâce et la vertu, écrivait-il, imitent l’ordre de la nature institué par la divine sagesse. Et cet ordre est tel que tout agent oriente naturellement son action d’abord et plus vers ceux qui sont les plus proches de lui : le feu par exemple réchauffe les objets qui se trouvent dans sa proximité.»

Avec Fénelon, mort en 1715, la même année que Louis XIV, s’achève le dix-septième siècle. Cette époque a vu se succéder sur le sujet qui nous occupe des opinions très différentes, d’abord un patriotisme sacrificateur de type romain, ensuite un cosmopolitisme matérialiste, enfin une sorte de patriotisme quantitatif à coloration chrétienne. Le dix-huitième siècle n’offre pas les mêmes contrastes. Nous y voyons prendre forme un patriotisme « éclairé » essentiellement cosmopolite et attaché aux «droits du genre humain».

Extrait de : Les Deux Patries (2003), par Jean De Viguerie.

Publié aux éditions Dominique Martin Morin (DMM), disponible en version broché et format de poche.

Recueil d’Exemples du Catéchisme de l’Abbé Spirago : Saint Eustache

Dieu donne la grâce de la foi à celui qui vit pieusement :

« Saint Eustache et le cerf avec la croix lumineuse. »

Eustache était un Romain de grande naissance que Trajan avait mis à la tête de ses armées pour ses talents et sa vaillance. Quoique encore païens, Eustache et sa femme étaient très bons pour les pauvres, et leur charité leur obtint de Dieu la grâce de la foi. Un jour qu’Eustache chassait à courre dans la forêt, il se trouva subitement en face d’un grand cerf, portant entre ses bois une croix lumineuse. En même temps une voix se fît entendre : « Eustache, tes aumônes et tes autres bonnes œuvres sont montées jusqu’à moi, et je les ai agréées avec complaisance.» Eustache descendit de cheval, se prosterna en disant : « Seigneur, qui êtes-vous?» — «Je suis le Christ, reprit la voix, va chez l’évêque de Rome et fais-toi baptiser. » Eustache obéit et se fit baptiser avec sa femme et ses deux fils. Plus tard il emporta sous Trajan des victoires signalées sur les Barbares, et l’empereur Adrien qui succéda à Trajan, mort entre temps, ordonna de grandes fêtes avec des sacrifices solennels. L’empereur y assista lui-même et l’on fut fort étonné de n’y point voir le général victorieux. Mandé par Adrien, Eustache confessa qu’il était chrétien, et l’empereur le fit enfermer avec sa famille dans un grand taureau de bronze qu’on chauffa au rouge. — C’est ainsi que le centurion Cornélius à Joppé avait été envoyé à saint Pierre par un ange qui lui dit : «Tes prières et tes aumônes sont montées jusqu’à Dieu.» (Act. ap. X , 4.)

Extrait de : Recueil d’Exemples Appliqués au Catéchisme Populaire, par l’Abbé François Spirago, 3ème édition.

Bas-reliefs vie de Saint Eustache à Bourg-Achard

Saint Eustache Priez Pour Nous. Bas-reliefs de la vie de Saint Eustache à l’Église de Bourg-Achard (Eure).

Recueil d’Exemples du Catéchisme de l’Abbé Spirago : les oracles païens

La prophétie est une prédiction précise et certaine d’un événement futur que l’homme est incapable de prévoir.

Les oracles païens. — L ’oracle de Delphes en Grèce était un des oracles les plus célèbres de l’antiquité : la Pythie était assise sur un trépied, au-dessus d’une crevasse d’où sortaient des émanations sulfureuses, qui l’enivraient de telle sorte qu’elle prononçait des phrases d’où l’on présageait l’avenir. Crésus, l’opulent roi de Lydie, étant sur le point de déclarer la guerre à Cyrus, roi des Perses, envoya des ambassadeurs à Delphes pour savoir s’il serait vainqueur. L ’oracle répondit: «En franchissant le Halys, Crésus détruira un grand empire.» Trompé par cet oracle, Crésus ouvrit la campagne et envahit la Perse en franchissant le fleuve indiqué. Le roi des Perses le repoussa, le poursuivit jusque dans Sardes, sa capitale, et le fit prisonnier (546 av. J.-C .). Crésus avait en effet détruit un grand empire et renversé un trône illustre, mais c’était le sien et non pas celui de Cyrus. L ’oracle était obscur et équivoque. — Les langues latine et grecque prêtent facilement à des équivoques. La phrase dite à Pyrrhus : « Aio te Rontanos vincere posse » signifie grammaticalement : Je dis que tu peux vaincre les Romains, aussi bien que, les Romains peuvent te vaincre. — Ces oracles ne sont pas des prophéties; celles-ci doivent être précises, comme la prédiction de Jésus à Pierre : «En vérité, je te le dis : cette nuit avant que le coq ait chanté deux fois tu m’auras renié trois
fois.» (S. Marc. X IV , 3o.)

Extrait de : Recueil d’Exemples Appliqués au Catéchisme Populaire, par l’Abbé François Spirago, 3ème édition.

La Pythie de Delphes, image de la chicorée la Belle Jardinière

La Pythie de Delphes.
Image à collectionner offerte par la chicorée la Belle Jardinière. Début XXe siècle.