O Bienheureuse Jeanne d’Arc, Implorez la Clémence du Sacré-Cœur et protégez la France. Carte postale, début XXe siècle.
Voulez-vous un autre témoignage de cet amour divin ? Jeanne d’Arc va vous le fournir. Tout son programme tient dans ces deux mots : Jésus-Christ a beaucoup aimé la France, son royaume, et la France doit beaucoup aimer Jésus-Christ, son Roi. Elle écrivait que combattre contre la France c’était combattre contre Jésus-Christ. Mais alors même qu’elle ne nous aurait pas révélé ainsi sa pensée intime, est-ce que toute sa mission, toute sa vie ne nous la crie pas bien haut ? A qui, en effet, devons-nous la glorieuse Libératrice ? Ah ! si elle pouvait élever sa voix dans cette basilique, elle vous répéterait ce mot que vous connaissez bien : « La victoire de l’étendard ou de moi, c’était tout à Notre-Seigneur. » Elle vous montrerait le tabernacle, en disant : « Regardez-bien, ô hommes de France ! Regardez ce cœur brûlant d’amour. C’est Lui qui m’envoya pour sauver vos pères : c’est encore Lui qui veut vous sauver ! Voilà ce Cœur qui a tant aimé la France ! »
Et maintenant écoutez. Ce n’est plus le fracas des champs de bataille, ce n’est plus la voix tonnante de la victoire se mêlant au clapotement des drapeaux, c’est une voix très douce et très humble, un murmure dans le silence d’un cloître. Mais ce murmure, comme tous les souffles d’en haut, le monde l’a entendu malgré lui, et les échos de la terre l’ont répété. Les hommes ont appris avec émotion que le Seigneur Jésus leur donnait son Cœur, et qu’il le leur donnait par la main d’une vierge de France, sœur de Geneviève et de Jeanne d’Arc. Et, non content d’avoir choisi la France pour l’apôtre de la dévotion rédemptrice, Il lui offrait un joyau d’un prix inestimable. Il permettait, que dis-je ? Il exprimait le désir que son Cœur fût représenté dans les étendards militaires de notre pays.
Le Cœur de Jésus sur notre drapeau ! Y avez- vous jamais réfléchi, messieurs ? Comprenez-vous bien tout ce qu’il y a de glorieux pour nous dans cette distinction ? Oh ! combien je voudrais pouvoir réunir dans les murs dilatés de ce temple les millions d’hommes, mes concitoyens, et leur dire : Comprenez donc ! Comprenez l’honneur qui nous est fait, l’avantage qui nous est offert ! Le Roi du ciel veut que son Cœur orne le blason, les armes, les étendards d’un seul peuple sur la terre, et ce peuple c’est la France ! N’est-ce pas lui dire : « O France, ma fortune ici-bas sera désormais liée à la tienne. Partout où flottera ton drapeau on verra rayonner mon Cœur. Toute insulte faite à ton drapeau fera saigner mon Cœur. Toute balle qui percera ton drapeau traversera mon Cœur. Toute victoire qui illuminera ton drapeau fera tressaillir mon Cœur. »
Ah ! si la France comprenait sa gloire, son intérêt, elle n’attendrait pas vingt-quatre heures, non elle n’attendrait pas vingt-quatre heures pour broder d’une main tremblante d’amour le Sacré-Cœur sur ses étendards ; et en extase devant l’emblème sacré, elle répéterait ce mot qui explique toute notre histoire : « Voilà ce Cœur qui m’a tant aimée ! »
Elle élèverait ce drapeau par-dessus les factions qui la divisent, comme le grand signe réconciliateur. Rangée autour de lui, avec tous ses fils, elle reprendrait en chœur ce vieux cri de nos ancêtres, ce vieux cri poussé jadis par tant d’hommes de cœur dont le Sang coule dans nos veines, ce vieux cri qui a fait le tour du monde sur les lèvres de nos croisés et de nos missionnaires, ce vieux cri qui a toujours fait trembler l’enfer : «Vive le Christ qui aime les Francs ! »
Ah ! n’est-ce pas pour qu’il retentît de plus haut et qu’il portât plus loin que vous êtes montés sur cette colline ? Donc, hommes, ô hommes de France, au nom de nos pères qui en tressailliront dans leurs tombes, au nom de la France d’en haut, de Geneviève et de Clotilde, de Jeanne d’Arc et de Marguerite-Marie, penchées au bord du ciel pour nous entendre, au nom de la France du passé, de la France du présent, de la France de l’avenir, que nous avons bien le droit d’engager dans un tel honneur, en votre nom à tous, de toute mon âme et réunissant toutes vos âmes dans la mienne, je le jette ce cri aux voûtes de cette église, comme je voudrais le jeter à tous les échos de la patrie : « Vive, vive à jamais le Christ qui aime les Francs ! »
Extrait de : Le Sacré-Cœur, Salut du Monde et de la France, Discours Prononcé le 18 Juin 1899 en la Basilique de Montmartre par le Chanoine Stéphen Coubé (S.J.).
La Bienheureuse Jeanne d’Arc, Sa Mission Actuelle – La France au Sacré-Cœur.
Carte postale, époque première guerre mondiale.
A ce geste inspiré de la Sainte Pucelle,
O France, lève-toi, va droit au Sacré-Cœur,
Place en Lui ton espoir, cherche en Lui ton Bonheur ;
O France, Lève-toi ; C'est Jeanne qui t'appelle.