L’Excellence du Cœur Adorable de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Cœur Sacré de Jésus-Christ, j’ai confiance en Vous !
Le Cœur de Jésus est saint de la sainteté de Dieu même, d’où vient que tous les mouvements de ce Cœur, suivant la dignité de la Personne qui les opère, sont des actions d’un prix et d’une valeur infinis, puisqu’elles sont les actions d’un Homme-Dieu ; il est donc juste que le Sacré Cœur de Jésus-Christ soit honoré d’un culte singulier, puisqu’en l’honorant, nous honorons sa divine Personne.
Si la vénération que nous avons pour les Saints nous rend leur cœur si précieux, si nous le regardons comme la plus précieuse de leurs reliques, que devons-nous penser de l’adorable Cœur de Jésus-Christ ? Quel est le cœur qui a jamais été dans des dispositions si admirables et si conformes à nos véritables intérêts ? Où en trouverons-nous dont les mouvements nous aient été si avantageux ? C’est dans ce Cœur Divin qu’ont été formés tous les desseins de notre salut, et c’est par l’amour dont brûle ce même Cœur que ces mêmes desseins ont été exécutés. Ce Sacré Cœur, dit un grand Serviteur de Dieu, est le siège de toutes les vertus, la source de toutes les bénédictions, et la retraite de toutes les âmes saintes. Les principales vertus qu’on peut encore honorer en lui sont :
Premièrement un amour très ardent de Dieu son Père, joint à un respect très profond, et à la plus grande humilité qui fut jamais ; Secondement une patience infinie dans les maux, une douleur extrême pour les péchés dont il s’était chargé, la confiance d’un fils très tendre, alliée à la confusion d’un très grand pécheur ; Troisièmement une compassion très sensible pour nos misères ; un amour immense pour nous, malgré ces mêmes misères ; et nonobstant tous ces mouvements, dont chacun était au plus haut point qu’il pût être, une égalité inaltérable, causée par une conformité si parfaite à la volonté de Dieu, qu’il ne pouvait être troublé par aucun événement, quelque contraire qu’il parût à son zèle, à son humilité, à son amour même, et à toutes les autres dispositions où il était.
Ce Cœur adorable est encore, autant qu’il le peut être, dans les mêmes sentiments, et surtout toujours brûlant d’amour pour les hommes ; toujours ouvert pour répandre sur eux toute sorte de grâces et de bénédictions ; toujours touché de nos maux ; toujours pressé du désir de nous faire part de ses trésors et de se donner lui-même à nous ; toujours disposé à nous recevoir et à nous servir d’asile, de demeure, de paradis dès cette vie. Pour tout cela il ne trouve dans le cœur des hommes que dureté, qu’oubli, que mépris, qu’ingratitude. Ne sont-ce pas là des motifs capables de porter les Chrétiens à honorer ce Sacré Cœur, et à réparer tant de mépris et tant d’outrages par des preuves éclatantes de leur amour ? »
Extrait de : La Dévotion au Sacré-Cœur de Notre-Seigneur Jésus-Christ, par le Père Jean Croiset (S.J.). 1895 (d’après l’édition définitive de 1694).