Le début de ce texte se trouve ICI.
De Quelque Côté Que l’Arbre Tombe, Il Demeure.
De Quel Côté Êtes-Vous ? Paradis ou Enfer.
Êtes-Vous de la Cité de Dieu ou de la Cité du monde ?
XI. — Les Fins des Deux Cités.
Par les fins des deux cités, il faut
entendre non ce qui les ferait cesser d’être, mais le terme
au-delà duquel elles n’ont plus rien à chercher, plus rien à
attendre. La fin de la cité de Dieu, c’est Dieu lui-même, et la
fin de la cité du monde, c’est le degré de mal qu’elle ne
dépassera pas ; d’un côté le souverain bien, de l’autre le
souverain mal : d’un côté la vie éternelle, de l’autre la mort
éternelle.
Les saints, les fidèles qui n’auront
point aimé la terre ni la vanité de ce monde, trouveront Dieu
qu’ils auront aimé par-dessus tout : en quittant la vie présente,
ils n’auront rien perdu de ce qu’ils aimaient ; et ce qu’ils
auront cru, ils le verront, et dans cette vision de paix, ils seront
bienheureux.
Les infidèles, les pécheurs n’auront
plus rien de ce qu’ils auront aimé, et n’auront pas Dieu dont
ils n’ont pas voulu : ils trouveront en eux-mêmes la cause de leur
châtiment, et tout en ne pouvant plus mourir, ils seront dans la
mort éternelle.
« Après la résurrection et le jugement universel, les deux cités auront atteint leur fin. celle de Jésus-Christ et celle du diable : l’une des bons, l’autre des méchants, l’une et l’autre toutefois composée d’anges et d’hommes. « Les bons n’auront plus jamais la volonté de pécher, les méchants n’en auront plus la faculté. Et il n’y aura plus de mort à attendre, ni pour ceux qui vivront vraiment heureux dans la vie éternelle, ni pour ceux qui sans pouvoir mourir resteront malheureux dans la mort éternelle, parce que les uns comme les autres seront là pour toujours » (Saint. Augustin. Enchirid. Cap. XXXI.)
XII. — La Chute de Babylone.
Saint Jean, dans sa divine Apocalypse,
nous décrit la chute de Babylone. Il dit :
« Je vis un ange qui
descendait du ciel, il avait une grande puissance, et la terre fut
éclairée de sa gloire. »
« Et il cria avec force, et il dit : Elle est tombée, elle est tombée cette grande Babylone. »
« Toutes les nations ont bu du vin de sa prostitution : les rois de la terre se sont corrompus avec elle, et les marchands de la terre se sont enrichis de son luxe. »
« Et j’entendis une autre voix qui venait du ciel et qui disait : Sortez de cette ville, ô mon peuple, de peur que vous n’ayez part à ses péchés, et que vous ne receviez de ses châtiments. »
« Traitez-la comme elle vous a traités : multipliez ses tourments et ses douleurs, à proportion de ce qu’elle s’est livrée à l’orgueil et au luxe. Elle s’est dit dans son cœur : je suis reine et sur le trône ; je ne serai point veuve et ne connaîtrai pas le deuil. »
« C’est pourquoi en un même jour viendront sur elle ses châtiments, et la mort, et le deuil, et la famine, et elle sera brûlée par le feu : car il est fort le Dieu qui la jugera. »
« Les rois de la terre pleureront sur elle ; les marchands de la terre pleureront et gémiront sur elle, parce que personne n’achètera plus leurs marchandises, ces marchandises d’or, d’argent, de pierreries, de perles, de lin, de pourpre, de soie, d’ivoire, d’airain, de fer, de marbre… »
« Ciel, soyez-en dans la joie, et vous aussi, saints, vous Apôtres et prophètes, parce que Dieu a fait justice de Babylone. » (Apoc., XVM.)
De ces paroles nous recueillons ceci : trois choses ont fait Babylone, et trois choses ont amené sa ruine : l’orgueil, le luxe, l’industrialisme, c’est-à-dire les trois concupiscences. On est puni par où l’on a péché : Per quæ peccat quis, per hæc et torquetur. (Sap, XI, 17.)
XIII. — La Cité de Dieu dans
l’Éternité.
Le grand prophète
du Nouveau Testament va nous dire maintenant la gloire de la cité de
Dieu.
« J ’entendis après cela comme une voix de grandes foules dans le ciel, elle disait : Alléluia : Salut, gloire et puissance à notre Dieu, car ses jugements sont justes et vrais, et il a fait justice de la grande prostituée qui a corrompu la terre par sa prostitution, et il a vengé le sang de ses serviteurs qu’elle avait répandu de ses mains, et ils répétèrent : Alléluia. »
« Et je vis la cité sainte, la Jérusalem nouvelle, et j’entendis une grande voix qui disait : Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes et il demeurera avec eux. »
« Et Dieu essuiera toutes larmes de leurs yeux : et il n’y aura plus ni mort, ni deuil, ni cri, ni douleur, jamais, car le premier état est passé. »
« Et celui qui était sur le trône, dit : Voici, je fais toutes choses nouvelles. Et il me dit : Écris, ces paroles sont vraies et certaines. »
« Et il dit : C’est fait, à qui a soif je donnerai à boire de la fontaine de l’eau de la vie, gratis. »
« Qui sera victorieux, aura ces choses : et je serai son Dieu, et il sera mon fils. »
« Mais les timides, les incrédules, les abominables, les homicides, les fornicateurs, les empoisonneurs, les idolâtres et tous les menteurs, auront leur part dans l’étang brûlant de feu et de soufre. »
« Alors un ange me montra la grande cité, la Jérusalem nouvelle ; il n’y entrera rien de souillé, ni aucun de ceux qui commettent l’abomination ou le mensonge, mais seulement ceux qui sont écrits au livre de vie de l’Agneau. »
« Il n’y aura plus là d’anathème : mais il y aura le trône de Dieu et de l’Agneau, et ses serviteurs le serviront. »
« Ils verront sa face, et auront son nom sur leur front. »
« Il n’y aura plus là de nuit, et ils n’auront besoin ni de lampe, ni de la lumière du soleil, parce que le Seigneur Dieu les éclairera, et ils régneront dans les siècles des siècles. » (Apoc., XIX-XXII.)
Des choses glorieuses ont été dites sur toi, ville de Dieu ! Gloriosa dicta sunt de te, civitas Dei. (Ps. LXXXVI, 3)
Extrait de : Les Deux Cités, par le Père Emmanuel, 1911.
« La Vie en Jésus est un Paradis et la Vie Unie en Jésus en est le Chemin. » Saint Pierre-Julien Eymard.