Sermons de Saint Jean-Marie Vianney, Curé d’Ars : Le Jugement Dernier – 2 – La Résurrection des Corps

Le début de cette série se trouve ICI.

Image pieuse saint Jean-Marie Vianney curé d'Ars

Saint Jean-Baptiste-Marie Vianney, curé d’Ars, priez pour nous.

Après, Mes Frères, que cette terre couverte de tant de crimes sera purifiée, Dieu enverra ses anges qui sonneront de la trompette aux quatre coins du monde, qui diront à tous les morts : Levez-vous, morts, sortez de vos tombeaux, venez et paraissez au jugement. Alors tous les morts, bons et mauvais, justes et pécheurs reprendront les mêmes formes qu’ils avaient autrefois, la mer vomira tous les cadavres qui sont renfermés dans ses chaos, la terre rejettera tous les corps ensevelis depuis tant de siècles dans son sein. Après cette révolution, toutes les âmes des saints descendront du ciel toutes rayonnantes de gloire, chaque âme s’approchera de son corps en lui donnant mille et mille bénédictions. Venez, lui dira-t-elle, venez, le compagnon de mes souffrances ; si vous avez travaillé à plaire à Dieu ; si vous avez fait consister votre bonheur dans les souffrances et les combats, oh ! que de biens nous sont réservés. Il y a déjà plus de mille (ans) que je jouis de ce bonheur ; oh ! quelle joie pour moi de venir vous annoncer tant de biens qui nous sont préparés pour l’éternité. Venez, bénis yeux, qui tant de fois vous êtes fermés à l’aspect des objets impurs, crainte de perdre la grâce de votre Dieu, venez dans le ciel où vous ne verrez que des beautés que l’on ne verrait jamais en ce monde. Venez, mes oreilles, qui avez eu en horreur des paroles et des discours impurs et calomniateurs ; venez, et vous entendrez dans le ciel cette musique céleste, qui vous jettera dans un ravissement continuel. Venez, mes pieds et mes mains qui, tant de fois, vous êtes employés à soulager les malheureux ; allons passer notre éternité dans ce beau ciel où nous verrons notre aimable et charitable Sauveur qui nous a tant aimés. Ah ! vous y verrez Celui qui, tant de fois, est venu reposer dans votre cœur. Ah ! nous y verrons cette main encore teinte du sang de notre divin Sauveur, par laquelle il nous a mérité tant de joie. Enfin, le corps et l’âme des saints se donneront mille et mille bénédictions, et cela pendant toute l’éternité.

Après que tous les saints auront repris leurs corps tout rayonnants de gloire, tous là, selon les bonnes œuvres et les pénitences qu’ils auront faites, attendront avec plaisir le moment où Dieu va dévoiler à la face de tout l’univers toutes les larmes, toutes les pénitences, tout le bien qu’ils auront accompli pendant leur vie sans même en laisser une seule, ni un seul, déjà tous heureux du bonheur de Dieu même. « Attendez, leur dira Jésus-Christ lui-même, attendez », je veux que tout l’univers voie combien vous avez travaillé avec plaisir. Les pécheurs endurcis, les incrédules disaient que j’étais indifférent à tout ce que vous faisiez pour moi ; mais je vais leur montrer aujourd’hui que j’ai vu et compté toutes les larmes que vous versiez dans le fond des déserts ; je vais leur montrer aujourd’hui que j’étais à côté de vous sur les échafauds. Venez tous, et paraissez devant ces pécheurs qui m’ont méprisé et outragé, qui ont osé nier que j’existais, que je les voyais. Venez, mes enfants, venez mes bien-aimés et vous verrez combien j’ai été bon, combien mon amour a été grand pour vous. Contemplons, Mes Frères, un instant, ce nombre infini d’âmes justes rentrant dans leurs corps qu’elles rendent semblables à de beaux soleils. Vous verrez tous ces martyrs, la palme à la main. Voyez-vous toutes ces vierges, la couronne de la virginité sur la tête. Voyez-vous tous ces apôtres, tous ces prêtres ; autant qu’ils ont sauvé (d’âmes), autant de rayons de gloire dont ils sont embellis. Mes Frères, tous diront à Marie, cette Mère-vierge : Allons rejoindre Celui qui est dans le ciel pour donner un nouvel éclat à vos beautés.

Mais non, un moment de patience ; vous avez été méprisés, calomniés et persécutés des méchants, il est juste, avant d’entrer dans ce royaume éternel, que les pécheurs viennent vous faire amende honorable.

Mais, terrible et effrayante révolution ! j’entends la même trompette qui crie aux réprouvés de sortir des enfers. Venez, pécheurs, bourreaux et tyrans, dira Dieu qui voulait tous vous sauver, venez, paraissez au tribunal du Fils de l’Homme, à celui dont vous avez si souvent osé vous persuader qu’il ne vous voyait, ni ne vous entendait ! Venez et paraissez, car tout ce que vous avez jamais commis sera manifesté en face de tout l’univers. Alors l’ange criera : Abîmes des enfers, ouvrez vos portes ! vomissez tous ces réprouvés ! leur juge les appelle. Ah ! terrible moment ! toutes ces malheureuses âmes réprouvées, horribles comme des démons, sortiront des abîmes, iront, comme des désespérées, chercher leurs corps. Ah ! Cruel moment ! dans l’instant où l’âme entrera dans son corps, ce corps éprouvera toutes les rigueurs de l’enfer. Ah ! ce maudit corps, ces maudites âmes se donneront mille et mille malédictions. Ah ! Maudit corps, dira l’âme à son corps qui a roulé et traîné dans la fange de ses impuretés ; il y a déjà plus de mille ans que je souffre et que je brûle dans les enfers. Venez, maudits yeux, qui tant de fois avez pris plaisir à faire des regards déshonnêtes sur vous ou sur d’autres, venez en enfer pour y contempler les monstres les plus horribles. Venez, maudites oreilles, qui avez pris tant de plaisir à ces paroles, à ces discours impurs, venez éternellement entendre les cris, les hurlements et les rugissements des démons. Venez, maudite langue et maudite bouche, qui tant de fois avez donné des baisers impurs et qui n’avez rien épargné pour contenter votre sensualité et votre gourmandise ; venez en enfer où vous n’aurez que le fiel des dragons pour nourriture. Viens, maudit corps, que j’ai tant cherché à contenter ; viens, tu seras étendu pendant l’éternité dans un étang de feu et de soufre, allumé par la puissance et la colère de Dieu ! Ah ! qui pourra comprendre et nous raconter les malédictions que le corps et l’âme vont se vomir pendant toute l’éternité.

Extrait de : Sermons (Tome 1), par Saint Jean-Marie-Baptiste Vianney. 1883.

« Pensez à vos fins dernières et vous ne pécherez plus. » disait Saint Bernard.

Prière Pour la France Pénitente et Fervente – Gallia Poenitens Et Devota

Gallia poenitens et devota prière pour la France

O Christ qui, depuis quinze cents ans, par un miséricordieux dessein de votre Providence adorable, avez choisi la France pour répandre jusqu’aux extrémités du monde la plus clarté de votre Évangile et la gloire de votre Nom, ayez pitié de sa souffrance.
Que l’effusion de son sang, de ses larmes, apaise votre justice, efface ses fautes ! Écoutez les prières des saints qui, nés de ses entrailles, vous ont si bien servi et que vous avez tant aimés. Épargnez le pays où votre Divine Mère a daigné plus d’une fois poser son pied virginal et où ont vécu Sainte Geneviève et Sainte Clotilde, Saint Rémi, Saint Bernard et Saint Vincent de Paul, Jeanne d’Arc, Marguerite-Marie et Bernadette Soubirous.
Accordez-lui la grâce de vaincre ses ennemis, de suivre sans défaillance sa vocation surnaturelle, de rester jusqu’à la fin des temps votre soldat le plus héroïque et votre apôtre le plus vaillant, ô vous qui disposez des destinées comme il vous plait et qui régnez souverainement sur les peuples avec le Père et le Saint-Esprit dans les siècles des siècles.
Ainsi soit-il.

Cœur Sacré de Jésus, que votre Règne arrive !