Vivre Chrétiennement : Amour de Jésus-Christ et Mépris de la Vanité

Aimer et servir Dieu le reste est vanité

Aimer et servir Dieu voilà ma fin. Le reste n’est que vanité.

Leçon d’un Ecclésiastique dévoué au Sacré-Cœur de Jésus :
Du souvenir de Jésus-Christ et du mépris de toutes les vanités du monde et de soi-même.

1. Que votre principale étude soit de méditer sur la vie de Jésus-Christ ; vous ne ferez pas comme ceux qui sont le jouet de leurs passions, vous ne marcherez pas dans les ténèbres, votre cœur ne sera plus dans l’aveuglement : vous serez véritablement éclairé et animé à aimer et à servir Jésus-Christ.

2. Sans l’amour de Dieu et la grâce pour persévérer dans cet amour, grâce que vous ne pouvez avoir que par Jésus-Christ, que vous servirait d’être le plus savant, le plus riche, le plus honoré, le plus fortuné des mortels ? Mais avec cet amour, vous serez un disciple de Jésus-Christ, d’autant plus agréable à Dieu que vous connaîtrez mieux Jésus-Christ, que vous l’aimerez davantage, et que vous l’imiterez plus parfaitement.

3. Pensez souvent à Jésus-Christ dans ses divers mystères. Rappelez-vous ce qu’il a dit, ce qu’il a fait pour vous, et ce qu’il fait encore continuellement pour votre amour dans le saint temple. Prévoyez ce qu’il fera pour vous à la mort, aussitôt après la mort et pendant l’éternité, si. vous l’avez servi fidèlement ; et, au contraire, ce qu’il fera contre vous, si vous avez été un serviteur infidèle.
Tout ce qui n’est pas Jésus-Christ ou ne vous conduit pas à Jésus-Christ est vanité.

4. Apprenez à bien vous connaître, à vous mépriser vous-même, à prendre plaisir à être inconnu et réputé pour rien dans le monde. Pensez que par vos péchés vous avez mérité plus de mille fois l’enfer ; que vous y serez horriblement puni, si vous cessez d’implorer la grande miséricorde de Dieu, et si vous êtes assez insensé pour vous appliquer à autre chose qu’à ce qui peut servir à vous sauver : c’est bientôt que Dieu doit vous juger selon vos œuvres. La vie la plus longue est une vapeur qui parait un peu de temps, et qui disparaît ensuite.

Cœur sacré de Jésus-Christ, qui avez été blessé pour nos iniquités, ayez pitié de nous.

Extrait de : Imitation du Sacré-Cœur de Jésus Christ, auteur anonyme, 1865.

La Vie Chrétienne par Mgr Freppel – 3 – Liberté et Détachement

Détachement mène au royaume de Dieu

« Bienheureux les pauvres par le détachement, parce que le Royaume des Cieux est à eux. »

Opposer à l’esprit d’orgueil le sentiment de la dépendance ou l’humilité de la foi, telle est la ligne de conduite que Jésus-Christ nous trace au milieu de cette deuxième épreuve offerte à la liberté humaine. Là cependant ne se borne point le rôle de la tentation dans la vie de l’homme. De même qu’elle s’interpose entre les sens et l’esprit, qu’elle vient se placer entre l’esprit et Dieu, elle s’attaque à la volonté en ouvrant devant nous une perspective de fausse grandeur, en nous détournant du service de Dieu par l’appât des richesses. « Vous serez comme des dieux » je te donnerai toutes ces choses, si, te prosternant, tu m’adores : telle est la proposition que Satan renouvelle à chaque homme sous une forme quelconque ; du jardin de l’Éden à la montagne du désert, et de là jusqu’à nous, tous les échos de la terre se sont renvoyé ce troisième mot de la tentation.

Il suffit, en effet, de prêter l’oreille aux bruits du monde pour se convaincre que cette voix n’a rien perdu de son charme séducteur. Elle sort, cette voix, elle sort de nous-mêmes, expression de ce désir illimité de la possession qui nous est inné comme l’esprit d’indépendance, comme l’amour du plaisir. Elle sort de ces écrits périodiques qui allument et nourrissent la fièvre du gain. Elle sort de ces programmes fastueux qui irritent la convoitise sans pouvoir la satisfaire, qui promettent la richesse non pas au travail persévérant et honnête, mais à d’heureux hasards. Elle sort de ces temples de la fortune où comme jadis dans les sanctuaires du paganisme l’idole finit souvent par dévorer ses adorateurs. « Je te donnerai toutes ces choses, si, te prosternant, tu m’adores » répète le tentateur en reproduisant sous nos yeux ce mirage fallacieux, je te donnerai toutes ces choses, si tu te voues à mon culte qui est le culte de la matière, si pour arriver à ton but tu ne te montres pas scrupuleux dans le choix des moyens, si tu sais sacrifier à propos la probité à l’intérêt et l’honneur au succès, si tu caches l’injustice sous le voile de l’habileté et que tu appelles science des affaires ce qui est la perversion du sens moral ; si enfin, au milieu de cette recherche ardente, passionnée, tu oublies Dieu, ton âme, ton salut, oh alors ! je te donnerai toutes ces choses.

A cela que répond Jésus-Christ ? « Vous adorerez le Seigneur votre Dieu et vous ne servirez que lui. » Remarquez-le, mes frères, Jésus-Christ ne dit pas que les biens de la terre soient un mal ; il ne défend nullement de les estimer ou de les acquérir dans les limites de la justice et de la modération. Non, ce qu’il défend, c’est d’y attacher son cœur, d’y aspirer comme au but unique de la vie, de s’en faire le serviteur ou l’esclave, selon la forte expression de saint Cyprien, tandis qu’à Dieu seul appartient l’hommage de tout notre être. Servez Dieu, nous dit le Sauveur, donnez-vous à lui de cœur et d’âme, et alors vous désirerez ces choses avec moins d’ardeur, vous les rechercherez par les seuls moyens que la conscience approuve, vous les posséderez avec plus de fruit, et vous les perdrez avec moins de regret. Servez Dieu fidèlement, et au lieu de devenir l’esclave des biens de la nature, vous les ferez servir à la sanctification de votre âme : vous rapporterez à Dieu l’éclat dont les hommes entourent votre nom, vous exercerez pour le bien l’autorité dont vous êtes revêtu, vous emploierez vos richesses au soulagement de vos frères. Servez Dieu dans la sincérité de votre foi, et les obstacles se changeront en moyens ; ce qui pouvait être une cause de perdition deviendra pour vous un instrument de salut, et ce qui devait vous détacher de Dieu vous élèvera vers lui ; car toutes choses tournent au bien pour ceux qui servent Dieu avec amour.

La vie de l’homme est une épreuve offerte à sa liberté, et cette épreuve est destinée à montrer ce que nous sommes et ce que nous valons. Dieu, dit Tertullien, n’a pas voulu que l’homme fût bon par nécessité, mais qu’il le devînt par choix. En agissant de la sorte, Dieu a traité l’homme avec respect, selon le beau mot de la Sainte Écriture ; il a laissé à notre libre arbitre un champ illimité ; il a placé devant nous la vie ou la mort : à nous de choisir. Telle est la part que Dieu nous a faite, et cette part, elle est grande et belle, digne de celui qui nous offre l’épreuve, digne de nous qui la subissons. C’est la gloire de l’humanité, que Dieu ait mis sa destinée au prix d’un combat, et qu’elle ne puisse plus trouver le bonheur que dans ce qui fera son mérite. Assurément il en coûte à notre nature déchue de lutter avec elle-même, ses vices et ses passions ; mais c’est la lutte qui nous fortifie, c’est la lutte qui nous élève : semblables à ces arbres généreux qui ne montent si haut que parce que les secousses de l’orage ont éprouvé leur force. Si rien n’est moins facile, rien n’est plus beau ni plus glorieux que cette lutte où Dieu nous assiste, où les anges nous contemplent, où les saints nous encouragent, où l’Église nous bénit, et où Jésus-Christ, après avoir combattu comme nous, nous donne l’espoir de triompher avec lui : c’est après avoir été éprouvé que l’homme recevra la couronne de la vie. Ainsi soit-il !

Extrait de : La Vie Chrétienne, Sermons Prêchés à la Chapelle des Tuileries, par Mgr Charles-Émile Freppel. 1865.

Détachement des créatures à l'exemple de la Vierge Marie

DÉTACHEMENT DES CRÉATURES

À l’exemple de Marie, détachez votre cœur des choses d’ici-bas et consacrez-le tout entier à Dieu seul.

Pratique : faites toutes vos actions dans les sentiments du Cœur de Marie.
Oraison jaculatoire : Cœur de Marie, image parfaite du Cœur de Jésus, priez pour nous.

Imitation du Sacré Cœur de Jésus-Christ (12)

EFFUSION DE CŒUR.

Cœur de Jésus brûlant d’amour pour moi, faites que mon cœur brûle d’amour pour vous.

Honneur et gloire au Cœur Adorable de Jésus. Honorez-le en vous réjouissant de ce qu’il y a tant de monuments érigés en son honneur, de ce qu’il y a tant d’autels consacrés à sa gloire, de ce qu’il y a tant de confréries établies sous ses auspices, de ce qu’en peu d’années la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus a été répandue dans toute la France, dans toute l’Europe, et jusqu’au delà des mers, partout où il y a des chrétiens catholiques. — Que de chrétiens se sont sanctifiés et se sanctifient tous les jours par cette dévotion ! Désirez et priez qu’elle soit le salut de la France, de cette France autrefois si Chrétienne, qui pendant plusieurs années a été infidèle, et où il y a encore tant d’incrédules. Contribuez à sauver cette France, en réparant par votre ferveur tant d’outrages faits pendant un temps où le Cœur Adorable de Jésus a été blasphémé par les impies ; outrages, blasphèmes que tant de mauvais chrétiens renouvellent tous les jours.

Cœur de Jésus sauvez la France
Triomphez ! Régnez ! Cœur de Jésus Sauvez la France. Drapeau du Sacré-Cœur arboré par les Zouaves de Charette au combat de Patay-Loigny, le 2décembre 1870.

O très-aimable Cœur de Jésus ! c’est pour vous venger que Dieu irrité a puni la France criminelle par tant de fléaux affreux, et que des millions de personnes dans tous les états sont dans de grandes afflictions. Cœur tout-puissant et plein de bonté, consolez ceux qui portent le poids de la colère de Dieu. Éloignez de nous les plaies dont nous sommes encore menacés. O Jésus ! par les mérites de votre Cœur Adorable accordez-nous la grâce de faire un saint usage de nos afflictions.

Leçon d’un ecclésiastique dévoué au Sacré-Cœur de Jésus : de l’avantage des afflictions.

1. Il ne peut y avoir en ce monde ni une sécurité entière, ni une paix inaltérable, ni un contentement parfait. Soyez-en bien convaincu. La terre est un lieu d’exil où tous les infortunés mortels ont souvent sujet de verser des larmes.

2. Attendez-vous à avoir ici-bas des peines, des tribulations, des maladies, des infirmités ; attendez-vous à éprouver des pertes de biens, d’honneur, et des personnes qui vous sont les plus chères ; attendez-vous à être contredit, calomnié, méprisé, persécuté ; à être violemment et continuellement tenté de beaucoup de manières. On est moins sensible aux accidents qu’on appelle fâcheux, lorsqu’on s’y attend, qu’on s’est préparé à les recevoir et à en faire un saint usage. Que votre cœur soit toujours bien préparé à recevoir de la main paternelle de Dieu toutes sortes de croix.

3. Les afflictions ne sont pas de véritables maux, et elles peuvent être très-avantageuses. Elles sont propres à détacher de tout ce qui est vanité, à convaincre qu’on ne doit mettre son espérance dans aucune chose périssable. Elles humilient en découvrant combien on est misérable, et le grand besoin qu’on a de se rendre agréable à Dieu et de le posséder.

4. Lorsque vous serez affligé, ne cherchez pas des consolations humaines, mais adressez-vous au Seigneur qui est le Dieu de toute consolation. — Regardez les contradictions que vous aurez de la part des personnes avec lesquelles vous vivez, comme des épreuves de votre charité. Elles doivent l’épurer, et faire que vous n’aimiez ces personnes que pour Dieu. — Dans vos tentations, et surtout quand vous êtes tourmenté par l’esprit impur, ne cessez point de gémir et de prier. Que la crainte de succomber à la tentation vous porte à désirer d’être dégagé des biens de votre misérable corps, afin d’être éternellement avec Jésus-Christ dans le Ciel.

Cœur Sacré de Jésus-Christ, qui avez été blessé pour nos iniquités, ayez pitié de nous.

Extrait de : Imitation du Sacré-Cœur de Jésus Christ, auteur anonyme, 1865.