Sa renommée se répandit dans toute la Syrie, et on lui amenait tous ceux qui souffraient de maladies et de douleurs de divers genres, des démoniaques, des lunatiques, des paralytiques ; et il les guérissait.
Évangile selon Saint Matthieu, 4:24 (Traduction Louis Segond).
Cœur Sacré de Jésus, J’ai Confiance en Vous. (ind. 300 j. chaque fois. Pie X. 5 Juin 1906).
Bénédictions du Cœur de Jésus : Grâce de Conversions.
III. Conversion obtenue du Cœur agonisant de Jésus
C’est un acte de la plus apostolique Charité de recommander chaque jour les mourants au Cœur agonisant de Jésus. Que d’âmes endurcies peuvent être ramenées à Dieu par cette salutaire pratique !
En 1861, on reçut un jeune homme
poitrinaire à l’hôpital de Limoges. Son état inspirant des
inquiétudes, on l’invita à se confesser. Il refusa. Quelques jours
après, M. l’Aumônier ayant voulu faire une nouvelle tentative,
rencontra plus de résistance encore. Cependant le mal continuait à
faire de rapides progrès et la sœur occupée de la surveillance des
malades s’alarmait en pensant qu’une âme si peu préparée allait
franchir le seuil de l’éternité. Elle se mit alors à prier et à
faire prier le Cœur agonisant de Jésus. Un jour, trouvant son
malade plus inquiétant, elle crut devoir lui dire : « Mon
ami, vous êtes bien mal ; d’un moment à l’autre vous pouvez
comparaître au tribunal de Dieu! Qu’allez-vous devenir ?… A
quels regrets vous exposez-vous pour l’éternité !… Vous
refusez les sacrements, c’est-à-dire le pardon de vos péchés !…
Soyez persuadé que si vous persistez, l’enfer sera votre partage. —
Ma sœur, vous me fatiguez, laissez-moi tranquille. » Telle fut
la réponse du jeune homme. Il n’y avait donc plus d’espoir que dans
un miracle de la miséricorde divine. Ce miracle, on le réclama du
Cœur agonisant de Jésus. Le lendemain, à la surprise générale,
le pauvre malade demanda un prêtre pour se confesser. Converti par
une grâce ineffable, il reçut les sacrements avec les sentiments
les plus édifiants et les plus consolants. Après avoir réparé de
tout cœur le scandale qu’il avait donné aux autres malades par son
opiniâtreté, il entra doucement en agonie et fit une heureuse mort.
IV. Conversion de Mon Grand-Père
Mon grand-père, vieillard de 88 ans,
rapporte un fidèle serviteur du Cœur de Jésus, tomba
dangereusement malade. Hélas ! il n’était rien moins qu’athée,
niant l’existence de Dieu, et surtout l’immortalité de l’âme. Il
n’avait pas même eu le bonheur de faire sa première communion.
J’essayai de lui parler de la nécessité et de la beauté de la
religion catholique, et particulièrement des destinées de l’âme ;
mais tous mes arguments ne pouvaient le convaincre. Alors j’eus
recours à d’autres armes. Le beau mois de juin allait commencer, je
pris la résolution de le bien sanctifier et de prier chaque jour le
Cœur de Jésus de convertir le pauvre pécheur. Il ne fut pas sourd
à mes supplications. Le jour même de l’ouverture de ce mois béni,
ce tout aimable Cœur faisait son œuvre. Le soir, M. le Curé de la
cathédrale était auprès du malade et l’instruisait des principales
vérités de la religion. Le lendemain, mon grand-père se confessait
et recevait l’absolution. Ensuite il sauta au cou de M. le Curé et
l’embrassa en disant : « Vous me rendez heureux ! »
Le jour de sa première communion fut fixé au 4 juin. Il allait
recevoir pour la première fois dans son cœur ce Dieu si méconnu et
qui l’avait attendu avec tant de patience et prévenu de tant de
bonté. Nous entourions tous son lit : enfants, petits-enfants,
arrière-petits enfants. C’était un spectacle des plus touchants.
Après la cérémonie, il s’assit sur son lit, nous embrassa tous et
nous pressa fortement sur son cœur. Il pleurait de joie et de
bonheur, nous pleurions aussi.
Le Cœur de Jésus ne borna pas là ses
faveurs ; après lui avoir fait expier par la souffrance toute une
vie d’iniquités, il voulut que cette âme, objet de ses
prédilections, s’endormit dans le Seigneur le jour même où
l’Église célèbre la clôture du mois du très aimable Cœur de
Jésus.
V. Mort Chrétienne d’un franc-maçon Converti Par Le Sacré-Cœur
Il a voulu que son Cœur fût ouvert afin que nous puissions toujours nous y réfugier.
Récit d’un missionnaire : « Je
prêchais, dit-il, une mission dans une petite ville qui a le bonheur
de posséder un curé aussi zélé qu’intelligent. Tout semblait
aller pour le mieux, lorsque tout à coup ce vénéré pasteur vint
me dire plein d’anxiété : Mon père, dans quel embarras nous
allons nous trouver bientôt ! On m’annonce qu’un des hommes les
plus marquants de la paroisse, malheureusement franc-maçon bien
prononcé, est atteint d’une maladie fort grave ; je ne sais vraiment
pas comment nous pourrons arriver à le sauver. Il est à présumer
qu’il refusera le ministère de tous les prêtres de la paroisse.
Cependant, je puis l’affirmer, sa pauvre femme serait bien désolée
qu’il mourût en impie ; et cette pensée me console un peu.
Peut-être, par elle, pourrait-on tenter quelque chose. »
Sur ces données, ajoute le
missionnaire, je conseillai à cette femme de placer sans rien dire
un tableau du Sacré Cœur tout près du lit du malade, de manière
que les rideaux étant entr’ouverts, il pût voir cette image. Le
conseil fut suivi exactement et cette épouse chrétienne ne tarda
pas à voir se réaliser avec une grande consolation pour elle, les
effets de la promesse divine. Au bout de deux ou trois jours elle
s’aperçut que son mari, de plus en plus malade, murmurait seul
quelques prières. Sur quoi elle se sentit encouragée à lui faire
cette question : « On m’a dit qu’un bon prêtre du
voisinage désirait te faire une visite, voudrais-tu le recevoir ?
— Oui sans doute, » répondit-il. Le prêtre fut donc
introduit. Tout se passa avec bienséance, sans qu’il fut question
des sacrements ; mais en se retirant, le missionnaire demanda si une
seconde visite lui serait agréable. Sur la réponse affirmative du
franc-maçon, le prêtre revint bientôt une seconde fois. Alors le
malade lui ouvrit son cœur, se confessa avec une douce émotion,
régla toutes ses affaires et reçut les derniers sacrements avec une
sincère piété, à la grande édification non seulement de
l’assistance mais encore de la paroisse, frappée d’admiration à la
nouvelle d’un retour si prompt et si spontané !
Pour moi, continue le missionnaire, j’allai de temps en temps encourager et consoler le malade, qui m’édifiait pour ses bonnes dispositions. Enfin, apprenant qu’il venait de mourir, je revins auprès du défunt avec la double intention de prier pour lui et d’adresser à sa veuve quelques mots de consolation. Prosternés au pied du lit du mort, nous récitâmes ensemble le De Profundis, et comme je cherchais, par des paroles de condoléances, à relever le courage de cette femme : Ah ! mon Père, me dit-elle, la fin si chrétienne de mon mari est pour moi une source de consolation qui ne tarira jamais. Elle me suivra jusqu’à la mort, et même, je l’espère, jusque dans le ciel. Remerciez-en Dieu avec moi. C’est ce matin, à sept heures, que mon mari a rendu son âme à Dieu ; mais hier soir, à neuf heures, m’ayant fait quelques signes pour exprimer son désir de me parler, j’approchai mon oreille de ses lèvres mourantes, et alors il me dit : Ma bonne, détourne donc ce rideau. — Cher ami, je ne vois pas en quoi il te gêne, répliquai-je. — Mais, reprit le malade, ne vois-tu pas, ma chère amie, qu’il est tombé de manière à couvrir la moitié du tableau du Sacré Cœur dont la vue m’a converti ? Oui, c’est l’amour du Sacré Cœur de Jésus qui a triomphé de mon cœur ! Oh ! découvre bien ce précieux tableau ; je veux mourir en le regardant. — Assurément, mon Père, une telle parole me fait espérer que mon mari est au ciel, et voilà ce qui, toute ma vie, sera pour moi une source de consolation. — Gloire au Sacré Cœur de Jésus !
Extrait de : Perles de la Dévotion au Cœur de Jésus, 1902.