Jeanne d’Arc, Modèle de Piété

Tableau Jeanne d'Arc en prière dans une église par Flandrin
« Jeanne d’Arc en prière » par Paul Hippolyte Flandrin (1856-1921).

Dieu qui aime les humbles et les petits se révéla de bonne heure à la fillette de Jacques d’Arc. Sa mère, en lui apprenant à former le signe de la croix, lui fit assez entendre le mystère de pardon et de salut qu’il rappelait, pour que ce cœur d’enfant s’ouvrît à des sentiments de foi et de reconnaissance. Les instructions familières et les exhortations du curé de Domremy y firent bientôt éclore des sentiments d’amour divin, et ce foyer une fois allumé ne fit que grandir et s’étendre. De là cette dévotion ardente et confiante tout ensemble de Jeannette pour Jésus-Christ, qu’elle se plaisait à appeler Messire, « mon Seigneur » ; de là sa fidélité à toutes les pratiques et à tous les exercices propres à éclairer, à fortifier et à développer cette dévotion ; de là son empressement à fréquenter l’église où son Sauveur et son Dieu résidait sacramentellement. Les jeunes filles de son âge remarquaient « qu’elle y allait volontiers et souvent. On ne la voyait pas par les chemins, mais à l’église où elle restait et priait ».

Diverses représentations de Jeanne d’Arc en prière à Domremy.

C’était pourtant un édifice bien modeste que la petite église de Domremy : elle n’avait rien de ce qui sollicite la curiosité et attire les regards ; mais Jeanne y avait reçu le saint baptême ; elle y avait été consacrée à la bienheureuse Vierge Marie, elle y priait avec plus de douceur qu’en tout autre lieu, s’y sentait plus près du Maître qu’elle aimait, et comme la maison de ses parents était tout proche de la maison de Dieu, la jeune enfant, n’ayant qu’à traverser le jardin paternel pour s’y rendre, profitait de cette facilité et venait offrir au Seigneur en son sanctuaire ses prières naïves et ses adorations.

Six vues extérieures et intérieures de l’église actuelle de Domremy et deux représentations à l’époque de Jeanne d’Arc.

Dès qu’elle eut atteint l’âge de raison. Jeannette se forma, sous la direction de son curé, à ces pieuses et fortes habitudes, à ces saintes pratiques sans lesquelles il ne saurait y avoir de vie profondément chrétienne, la confession, l’assistance au sacrifice de la messe, la sainte communion. A partir de sa septième année, elle se confessait volontiers et souvent : un de ses compagnons de jeunesse en faisait la remarque ; mais en avançant en âge, elle mit à le faire plus de régularité. Vingt-neuf de ses compatriotes rendent d’elle ce témoignage dans l’enquête de la réhabilitation. La pieuse jeune fille comprit promptement l’utilité de la confession fréquente, pour en arriver à remplir exactement tous ses devoirs, à discerner et pratiquer les vertus qui sont l’honneur de son sexe. C’était, disait-elle, le moyen que lui recommandaient ses Saintes ; car « elles-mêmes prenaient le soin de la faire se confesser de temps en temps ».

A Rouen, les juges demandaient à Jeanne d’Arc si elle voulait s’en rapporter à eux pour la détermination et l’appréciation de certains actes qu’ils lui attribuaient faussement.

Jeanne leur répondait : « Je m’en rapporte à Dieu et à une bonne confession. »

Ils lui demandaient encore si elle pensait avoir besoin de se confesser, puisqu’elle se croyait certaine d’être sauvée. Jeanne répliquait : « On ne saurait trop nettoyer sa conscience. »

Statues représentant Jeanne d’Arc en prière.

L’assistance au saint sacrifice et la sainte communion n’étaient pas moins chères à son cœur. A la messe, Jeannette y assistait aussi souvent qu’il lui était possible. Se trouvait-elle aux champs lorsque la cloche la sonnait, elle quittait le travail, s’il n’y avait pas d’empêchement, et accourait au pied de l’autel.

Détail qui met bien en lumière la gratitude de la jeune enfant pour son excellent curé, en même temps que sa dévotion pour le sacrifice de nos autels, toutes les fois que messire Front pouvait célébrer dans l’église de Domremy, Jeannette était là pour entendre sa messe.

Si bien que le bon curé s’en était aperçu et avait fait part de cette observation à un ecclésiastique de ses amis. Celui-ci ajoutait que si la fille de Jacques d’Arc avait eu de l’argent, elle l’aurait donné volontiers à son curé pour dire des messes. Sans doute que la pieuse enfant exprima plus d’une fois le regret de n’être pas plus fortunée, et de ne pouvoir, faute d’argent, suivre les inspirations et les désirs de son cœur.

Jeanne d’Arc en prière à la Chapelle des Voûtes de Vaucouleurs.

Puisque nous parlons de l’attachement que Jeannette portait à son pasteur, en reconnaissance des bontés et des soins dont elle était l’objet de sa part, rappelons cet autre détail : elle avait en lui une confiance si entière, et elle tenait tant à ne lui faire aucune sorte de peine, que, s’il était empêché, elle ne se confessait à un autre prêtre qu’après lui en avoir demandé et en avoir obtenu la permission.

Lorsque l’église de Domremy et une partie du village eurent été incendiés par des coureurs bourguignons. Jeannette resta quelque temps privée de ces consolations religieuses. Il lui fallut renoncer à entendre la messe de son curé à Domremy même. Elle se dédommageait en allant, les jours de dimanche et de fête, l’entendre en l’église de Greux.

La dévotion de la petite Jeanne au saint sacrifice de la messe avait comme complément un empressement égal à visiter notre divin Sauveur dans le sacrement de l’autel et à recevoir, aussi souvent que son confesseur le lui permettait, la sainte communion. Tandis que ses compagnes se divertissaient à des rondes ou autres jeux, la pieuse enfant mettait sa joie à se rendre et à prier au pied du tabernacle. Elle éprouvait une douceur infinie à l’adorer du plus profond de son âme et à s’abandonner sans réserve à sa volonté.

Et si elle mettait une sainte avidité à s’asseoir à la table eucharistique, à s’y nourrir du pain des anges, c’est que, au sortir de ce festin, elle se sentait plus ardente au bien, plus imprégnée de pureté, plus allégée de dévouement.

La première communion de Jeanne d’Arc.

Ces habitudes religieuses, Jeanne d’Arc les entretint si bien pendant son adolescence, qu’elle y demeura fidèle toute sa vie et les porta jusqu’au milieu des camps. « Je l’ai vue plusieurs fois, disait l’un des deux gentilshommes qui l’accompagnèrent à Chinon ; je l’ai vue soit à Vaucouleurs, soit à la guerre, se confesser — ce qu’elle a eu fait jusqu’à deux fois par semaine — et recevoir l’Eucharistie. »

A Orléans, le matin de l’assaut des Tourelles, « a elle ouyt messe, se confessa et reçeut en moult grande dévotion le précieux, corps de Jésus-Christ ».

Jeanne d’Arc communiant avant la bataille.

En campagne, le chapelain de la Pucelle, frère Pasquerel, lui « chantera » chaque jour la messe : ce sera pour Jeanne comme un ressouvenir de son cher Domremy. Avant de courir sus aux Anglais, elle se munira de la sainte communion. Un chevalier racontera l’avoir vue, à Senlis, communier deux jours de suite en noble et haute compagnie, avec deux princes de sang- royal, le comte de Glermont et le duc d’Alençon.

« Quand elle allait par le païs, et venait aux bonnes villes, elle ne manquait pas de recevoir les sacrements de confession et de l’autel. »

Jeanne d’Arc communie à Compiègne.

L’une des privations dont la Pucelle souffrit le plus, pendant sa captivité de Rouen, fut de ne pouvoir entendre la messe. Dès la première séance du procès, elle avait requis de ses juges qu’ils lui en accordassent la permission ; plusieurs fois, durant le cours des interrogatoires, elle réitéra sa requête, souvent dans les termes les plus touchants. Jamais l’évêque de Beauvais ne voulut y consentir. Il permit qu’on lui portât la sainte communion le matin de son supplice ; mais aucun des nombreux témoignages recueillis sur les incidents de cette journée ne donne à entendre que le saint sacrifice ait été célébré, même ce jour-là, en présence de l’infortunée jeune fille, et qu’elle y ait assisté.

Ne pouvant amener ses juges à lui permettre d’entendre la messe et communier, la captive obtint quelque temps, du prêtre qui la conduisait de la prison à l’audience, un dédommagement inespéré. Moins impitoyable que le tribunal, Jean Massieu permit à Jeanne de s’arrêter dans la chapelle du château et d’y adorer, au pied du tabernacle, le Sauveur qu’elle ne pouvait recevoir sacramentellement. Un jour, cependant, la porte de la chapelle ne s’ouvrit pas : le promoteur d’Estivet avait remarqué la condescendance de Massieu et la lui avait brutalement reprochée. Massieu n’osant plus s’arrêter, la prisonnière, qui ne savait pas pourquoi, lui demandait, devant la porte de la chapelle : « Est-ce que le corps de Jésus-Christ n’y est pas ? »

Et quelle foi ardente, quelle énergie de conviction, quelle tendresse d’âme Jeanne apportait dans ses actes de religion et de piété ! « Toutes les fois qu’elle se confessait, elle fondait en larmes », rapportait son aumônier, l’excellent frère Pasquerel. Au témoignage du duc d’Alençon, « elle ne pouvait voir le corps du Sauveur sans être profondément émue et sans répandre des larmes abondantes ».

A Orléans, un chanoine de l’église Saint-Aignan, Pierre Compaing, la vit, lui aussi, « au moment de l’élévation, pleurer à chaudes larmes ».

Jeanne d’Arc communiant avant son martyre.

La petite église de Domremy fut certainement, plus d’une fois, témoin de ces pleurs que faisait jaillir des paupières de la jeune fille la confession de ses fautes et la vue de l’hostie consacrée. Ce n’est point dans le cours de ses faits de guerre et sous l’influence du milieu qu’elle y rencontrait que la Pucelle en était venue à ce degré de sensibilité religieuse ; un pareil état d’âme tenait à des habitudes datant de plus loin. Si le vénérable curé de Domremy, messire Guillaume Front, avait pu comparaître devant la Commission pontificale de 1456, il eût vraisemblablement déclaré avoir vu couler les larmes de sa jeune paroissienne dans les mêmes circonstances et aussi souvent que frère Pasquerel et le duc d’Alençon.

Extrait de : Histoire Complète de la Bienheureuse Jeanne D’Arc, Nouvelle Édition, Tome 1, par Philippe-Hector Dunand. 1912.

La maison natale de Jeanne d’Arc et l’église de Domremy après la seconde guerre mondiale (images noir et blanc) et des vues prises en décembre 2020.

Faillite Économique de la République, Mondialisme, Socialisme – Analyses d’Olivier Piacentini

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Deux analyses très pertinentes d’Olivier Piacentini, qui montrent, entre autres, que le système mortifère mis en place par la république socialiste et mondialiste qui occupe la France doit être modifié en profondeur, ou plus probablement entièrement remplacé.

La solution ? une régénération de la France par le Christianisme, par sa doctrine sociale, économique, politique et spirituelle. Bref, par son modèle inégalé de civilisation qui fit de notre pays, naguère, une nation admirée et respectée par la terre entière !

Patriotisme, Héroïsme et Sainteté Chez Sainte Jeanne d’Arc

Jeanne d'Arc représentation en trompe l'oeil

« Sainte Jeanne d’Arc, Sainte de la Patrie, Priez Pour Nous et Protégez la France ! »

Le dévouement de l’homme à son pays est donc une vertu morale ; et il n’est peut-être pas inutile de le proclamer plus haut que jamais, à une époque où ce sentiment court risque de s’affaiblir avec tant d’autres instincts légitimes du cœur humain ; où il se trouve des écrivains qui sont de tous les pays, excepté du leur ; où, à force de s’étendre, le lien social finit par se relâcher ; et où le culte exagéré des intérêts matériels menace directement l’esprit de sacrifice. Il n’est, dis-je, pas inutile de rappeler à quelle profondeur l’amour de la patrie avait jeté ses racines dans le cœur du monde païen.

Mais il en a été de cette vertu morale comme de toutes les autres. Le Christianisme les a purifiées, ennoblies, transfigurées. Sans méconnaître ce que la nature humaine a de vrai et de bon, il l’a élevée au-dessus de la terre, pour chercher en Dieu lui-même le principe et la fin de notre activité morale. Sur l’ordre purement humain, il est venu greffer un autre ordre d’idées et de sentiments, l’ordre surnaturel. Il a tourné l’homme vers Dieu, pour que l’homme reçût de ce foyer immortel le rayon de la grâce qui illumine sa vie, la pénètre et la transforme. Par là, nos actes et nos facultés ont pris une direction plus haute ; et il s’est opéré une ascension de tout notre être vers l’infini. Sous cette influence souveraine, la raison, touchée de la grâce et initiée par elle à la révélation, est devenue la foi ; le désir du bonheur, qui nous est inné, s’est changé en vertu sous le nom d’espérance ; la sympathie naturelle pour nos semblables a revêtu les formes célestes de la charité ; le sentiment de notre dépendance vis à vis de l’Être suprême a fait place à cet admirable mélange de défiance de nous-mêmes et de confiance en Dieu qu’on nomme l’humilité. Bref, l’homme moral est sorti des mains du Christ, agrandi et perfectionné, présentant sa face au ciel, d’où lui arrivent une lumière et une force supérieures pour son activité terrestre ; et c’est dans cette transfiguration complète des vertus naturelles par la grâce que consiste la sainteté.

Or, Messieurs, la vertu de dévouement s’est élevée dans Jeanne d’Arc à cette hauteur surnaturelle. Non, n’espérez pas comprendre l’héroïne, si vous n’étudiez la sainte. C’est au-dessus de la terre, par-delà les mobiles d’une activité purement humaine, que la sublime enfant a puisé son héroïsme ; et quand je cherche à travers sa prodigieuse carrière ce qui la remplit et l’explique, je trouve que la foi a été le principe et l’âme de toute sa vie.

Oui, la foi, la soumission à la volonté de Dieu, le désir de l’accomplir en toutes choses, au péril de la vie, et sans autre crainte que celle de ne pas la remplir jusqu’au bout et avec une entière fidélité, voilà le mobile des actions de Jeanne d’Arc. Par là son héroïsme dépasse la sphère de la vie civile, pour entrer dans l’ordre de la sainteté. Je le sais, telle n’est pas l’idée que plusieurs se sont faite de la pieuse jeune fille. On s’est plu quelquefois à, nous la représenter comme une sorte d’amazone entraînée sur les champs de bataille par son humeur guerrière, et s’échauffant au bruit des combats dont elle aurait entrevu la lointaine image dans les rêves d’un esprit exalté. Ce sont là des tableaux de fantaisie qui s’évanouissent devant la réalité des faits. Ni les goûts personnels de Jeanne, ni ses aspirations ne répondaient au rôle que la Providence l’avait appelée à Jouer : « Et certes, disait-elle, j’aimerais bien mieux filer auprès de ma pauvre mère, car ce n’est pas mon état ; mais il faut que j’aille et que je le fasse, parce que Messire veut que je fasse ainsi… Et plût à Dieu, mon Créateur, que je m’en retournasse, quittant les armes, et que je revinsse servir mon père et ma mère, gardant leurs troupeaux avec ma sœur et mes frères, qui seraient bien aises de me voir ! »

Ce n’est pas même au sentiment patriotique, pourtant si vif dans cette belle âme, qu’il faut demander la raison suprême de sa conduite. Ses répugnances devant la simple perspective de sa mission montrent assez qu’elle se déterminait par des motifs encore plus élevés. « Non, ajoutait-elle, avec cet accent de sincérité qui éclate dans toutes ses paroles, j’eusse mieux aimé être tirée à quatre chevaux que de venir en France sans la volonté de Dieu. » Tant il est vrai que, pour trouver la clef de cette vie extraordinaire, on a besoin de la chercher dans un principe supérieur aux affections et aux intérêts terrestres. Ce principe suprême et régulateur, nous l’avons dit, est celui-là même qui anime et dirige la vie des saints : le désir de répondre à la grâce divine, quoiqu’il en coûte, dût-il en résulter le sacrifice de la vie.

Extrait de : Panégyrique de Jeanne d’Arc, Prononcé dans la Cathédrale d’Orléans le 8 Mai 1867, par Mgr Charles-Émile Freppel.

« Le dévouement de l’homme à son Pays est une vertu morale », « risque d’affaiblissement du patriotisme », « l’Esprit de Sacrifice menacé par le matérialisme », « le Christianisme a ennobli les Vertus Morales », « homme moral est sorti des mains du Christ, agrandi et perfectionné », « héroïsme dépassant la sphère de la vie civile », « la soumission et fidélité à la volonté de Dieu anime et dirige la vie des Saints »…

Tant de choses à retenir, tant de leçons à appliquer…

Et comme beau modèle, la plus Française de toutes les Saintes, Jeanne d’Arc.

Imitation du Sacré-Cœur de Jésus-Christ (18)

Gravure n&b Sacré-Cœur de Jésus

Aimé soit partout le Sacré-Cœur de Jésus ! (100 j. ind.)
Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes ! (100 j. ind.).

EFFUSION DE CŒUR.

Cœur de Jésus Brûlant d’Amour Pour Moi, Faites Que Mon Cœur Brûle d’Amour Pour Vous.

Que les Chrétiens qui ne se consacrent pas à honorer le Cœur de Jésus-Christ sont condamnables, depuis surtout que Dieu a déclaré d’une manière évidente sa volonté sur cette dévotion par la fête que l’Église a instituée en l’honneur de cet Adorable Cœur. Ces Chrétiens n’ont pas l’esprit du Christianisme, et ils sont d’autant plus condamnables que ce qu’on demande d’eux est plus facile, plus raisonnable et plus conforme à tous les principes de l’Évangile. — O mon Sauveur ! tout ce que vous approuvez ne doit-il pas être cher à vos disciples ? Tout ce qui vous est agréable ne doit-il pas leur plaire ? on ne néglige rien pour plaire à celui qu’on aime ; faisons donc des pratiques en l’honneur du Sacré Cœur, avec exactitude et avec toute la ferveur dont nous sommes capables. Produisons souvent pendant le jour de saintes inspirations ; frappons souvent à la porte de ce Cœur si parfait, si aimable, qui nous a si excessivement aimés, et qui nous aime encore, quoique nous l’ayons si souvent et si prodigieusement offensé. Jésus est si miséricordieux qu’il nous ouvrira son Cœur, et il en sortira un fleuve de grâces de choix et de prédilection.

O Cœur de Jésus ! je m’occuperai très-souvent de vous, j’admirerai vos perfections, je gémirai sur mon ingratitude à votre égard, et mon cœur sera rempli de reconnaissance en pensant à ce que votre amour vous a fait souffrir sur le Calvaire, et à ce qu’il vous fait faire sur les autels. O Jésus, accordez-moi, par les mérites infinis de votre Adorable Cœur, de suivre les exemples des saints.

Leçon d’un Ecclésiastique Dévoué au Sacré-Cœur de Jésus : Des Exemples des Saints.

1. Hélas ! qu’est-ce que notre vie si on la compare à celle des premiers Chrétiens ; à celle que menaient les solitaires et les anachorètes dans le désert, et les religieux dans leurs monastères durant les premières années de leur institut. Tous les Chrétiens, quelle que soit leur profession dans le siècle, ne sont-ils pas les disciples d’un Dieu crucifié ? Leur vie, si elle est conforme à l’Évangile, doit être une croix et un martyre : nous devons tous haïr notre âme dans ce monde, afin de la posséder dans la vie éternelle.

2. A l’exemple des saints ayez du zèle et de l’ardeur pour votre avancement dans la vraie piété. — Afin de vous animer à marcher sur leurs traces, rappelez-vous ce que les saints de votre état, dont, vous savez la vie, ont fait, ont souffert et ont sacrifié pour faire pénitence de leurs péchés pour se sanctifier et mériter le ciel.

3. Pour imiter les saints n’aimez point le monde ni rien de ce que le monde aime. Ne soyez point affectionné aux richesses, aux dignités, aux honneurs, aux plaisirs même qui ne sont point criminels. C’est pour Dieu que vous devez aimer vos amis, vos parents. Exercez la charité envers le prochain. Que la Foi vous fasse voir Dieu en tous, et regardez comme vos bienfaiteurs ceux qui seraient vos ennemis. Ceux qui vous font souffrir vous donnent occasion de mériter.

4. Ne perdez pas de vue vos fins dernières, et ne laissez point vos exercices de piété par dégoût. Appliquez-vous au saint exercice de la présence de Dieu, faisant souvent de saintes aspirations afin d’être toujours uni à Dieu. — Soyez vil à vos yeux ; et lorsque vous serez humilié, bénissez Dieu. Soyez résigné et patient dans les souffrances. Vous réjouissant alors d’avoir occasion de faire une partie de votre purgatoire sur la terre. — Vivez en vrai Chrétien pour vous rendre digne de la récompense des saints.

Cœur Sacré de Jésus-Christ qui avez été blessé pour nos iniquités, ayez pitié de nous.

Extrait de : Imitation du Sacré-Cœur de Jésus Christ, auteur anonyme, 1865.

Règne Social du Christ : Dans l’Individu (2)

Jésus-Christ philantrope aime les pauvres

Jésus-Christ le grand philanthrope aime les pauvres. Il nous a aimé jusqu’à mourir pour nous sur la Croix.

2) Le Christ règne dans l’homme, en lui donnant sa liberté morale et l’idée de sa véritable grandeur

Heureusement la religion Chrétienne est venue sauver l’homme, non-seulement dans l’ordre surnaturel, mais encore dans sa sphère d’activité terrestre, dans son intelligence, dans son cœur, surtout dans son libre arbitre, qui est la base de sa véritable grandeur. L’homme apprit ce qu’il est, ce qu’il vaut et ce qu’il peut. Il eut conscience, on ne saurait assez le dire, de sa liberté naturelle et de sa liberté morale et, par là, de sa véritable destinée.

Le Christianisme enseigne à tous, indistinctement, au plus petit comme au plus grand, au plus ignorant comme au plus savant, au plus faible comme au plus fort, que chaque homme possède une âme raisonnable, immortelle, libre, supérieure en valeur à tous les trésors du monde. Créée à l’image de Dieu et rachetée par le sang de Jésus-Christ, elle est d’un prix infini. Destinée à loger temporairement dans un corps organisé, elle doit le régir, le dominer, et non le servir en esclave. Après une épreuve plus ou moins longue, elle passera à un séjour éternel de gloire, et sera de nouveau associée à l’instrument de ses vertus, à son enveloppe matérielle, glorifiée par la résurrection. Le Christianisme va plus loin encore. Il élève l’homme jusqu’à la hauteur d’enfant de Dieu. Il nous enseigne que, par un excès d’amour dont aucune intelligence créée n’a pu concevoir l’idée, sans la Révélation, Dieu a voulu se donner lui-même, communiquer sa nature immortelle, divine, glorieuse, à l’ouvrage de ses mains, assimiler et élever jusqu’à lui ce qui est sorti du néant. En conséquence, il arrête que les substances spirituelles non-seulement contempleront l’ordre naturel et en jouiront, mais qu’elles verront son être à lui, l’aimeront, le posséderont, en jouiront, non plus sous l’enveloppe de ce qui est fini, borné, limité, mais en lui-même, tel qu’il est dans son immensité, dans sa lumière inaccessible : elles ne formeront avec sa société une et trine, qu’une seule et même société. Il les adoptera pour ses enfants. Il les consommera dans son unité, tout en leur laissant la conscience, la distinction de leur personnalité. Pour réaliser ce plan, pour élever à la hauteur de la société incréée la société créée, le propre, l’unique Fils de Dieu, par lequel tout a été fait, s’incarnera, adoptera un corps et une âme, résumera en sa personne la nature corporelle et la nature spirituelle, afin d’unifier, de glorifier et de diviniser, pour ainsi parler, la création entière. C’est jusqu’à ce faite sublime que doit monter le monde matériel. Par un juste retour, Dieu a voulu que ce bonheur qui surpasse toute conception créée, qui épuise, en quelque sorte, la puissance divine elle-même fût à la fois l’œuvre spéciale à lui et le prix des efforts de la créature libre et intelligente : son œuvre à lui, parce qu’il ne doit cet excès d’amour à la félicité, à la dignité d’aucune créature ; son œuvre à lui, parce qu’aucune créature ne peut, par ses forces naturelles, s’élever aussi haut. Pour monter à un degré si sublime, y persévérer et y être couronnée, elle a sans cesse besoin d’un secours particulier de la toute-puissance qu’on nomme grâce, qui n’est rien autre chose que Dieu agissant et habitant dans l’âme du juste.

Jésus-Christ pour modèle

Jésus-Christ pour modèle.

Le prix des efforts de la créature libre et intelligente, parce que toute créature doit se reconnaître indigne d’une pareille félicité, doit par conséquent, dans un sentiment de soumission et d’humilité, coopérer, correspondre à l’activité divine, et y ajouter sa propre activité. La force naturelle de l’agent libre est appelée à acquiescer, à consentir à la force surnaturelle, à l’aider, à l’augmenter par ses efforts réitérés et par un travail constant.

C’est moyennant une fidèle correspondance à l’action de Dieu, par la persévérance, que les substances spirituelles seront déiformes, s’élèveront sur les ailes de l’amour, de l’attraction céleste, jusque dans le sein de la divinité où la couronne sera le prix et des efforts de la liberté d’en bas et des effusions de la liberté d’en haut.

C’est là l’ordre surnaturel ou l’ordre de la grâce qui est au-dessus de toutes les forces, non-seulement créées, mais possibles : ordre réglé par rapport à la vision intuitive de Dieu, dont le Verbe fait chair est le médiateur, le trait d’union ; ordre que la doctrine seule du Christ a mis dans une vive splendeur.

L’enseignement et la vue de ces hautes destinées, proposées au bon usage de notre liberté, releva l’homme à ses yeux, le rendit capable de supporter les plus dures privations et d’affronter les plus affreux supplices, comme le témoigne l’histoire de ces milliers de solitaires de la Thébaïde et celle du Christianisme, de quinze millions de martyrs des premiers siècles. Le courage de cette multitude de chrétiens de tout sexe, de tout âge et de toute condition, qui osèrent noblement résister à la puissance redoutable des Césars, à la dent cruelle des bêtes féroces de l’amphithéâtre, à la risée d’une populace insolente, à toutes les tortures des bourreaux, contribua singulièrement à réveiller le sentiment de la dignité humaine, oblitérée sous la double couche de la corruption et des fausses doctrines. C’est ainsi que le Christ, après nous avoir révélé Dieu, nous a fait connaître l’homme ; il va également nous donner une connaissance plus exacte de la famille

Extrait de : Règne Social du Christ, par l’Abbé Charles Bénard, 1866.