Les Hommes Face à la Perspective de la Mort

Ce texte est une retranscription d’une partie d’un sermon sur la mort prêché par un Père Dominicain d’Avrillé. Il fait partie d’une série consacrée aux Fins Dernières.

CD homélies fins dernières Dominicains d'Avrillé
CD disponible aux Éditions du Sel de la Terre.

Vous reconnaîtrez-vous dans l’une de ces catégories…

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« On pourrait distinguer parmi les êtres humains, quatre catégories :

Premièrement ceux pour qui, au-delà de ce qu’ils voient ici-bas sur terre, rien existe. Ces pauvres marchent comme du bétail les yeux fixés à terre. Ils prétendent profiter de la vie, alors que leur débauche même, les précipitent plus vite vers la mort. Il n’est que de constater les dégénérescences engendrées par la gourmandise, la luxure, l’impureté, l’avarice, etc.

Deuxième catégorie, ceux qui faute d’éducation chrétienne, tout en étant par ailleurs de braves gens comme on dit, généreux, demeurent aveugles concernant la mort. Certains événements que Dieu leurs destinent pour les éclairer sur leur propre mort, comme par exemple la mort d’un être cher, ou encore un grave accident de santé, une douloureuse épreuve morale, aucun de ces événements ne les fait réfléchir. Aucun de ces événements ne réussi à les réveiller de leur sommeil qu’ils osent appeler la vie alors qu’ils sont déjà comme mort au regard de l’éternité.

Troisième catégorie, les chrétiens mondains, les chrétiens frivoles, les chrétiens follement imprudents. Ils sont légions. Ils croient les enseignements de Dieu et de l’Église, mais ils pratiquent les maximes de la chair. Ils alternent les pratiques d’une piété formaliste ou encore sensible avec les pratiques d’une sensualité, hélas très réelle ! Certainement, ces malheureux chrétiens mondains, la pensée habituelle de la mort pourrait les sauver, car ils ont la Foi. Ils savent que la mort les guette, qu’elle peut même les saisir en plein milieu de leurs actions peccamineuses, au milieu de cette ivresse, au milieu de cette impureté, au milieu de ce vol, au milieu de cette calomnie…
Ils savent, ils savent oui, qu’ils iront alors tout droit en enfer pour ce seul péché mortel. Oui ils savent, mais ils ne veulent pas considérer en face loyalement cette réalité de la mort. Leurs passions déréglées leurs murmurent comme à Saint-Augustin quand il hésitait a quitter sa concubine pour se convertir vraiment « Eh quoi ! tu veux donc nous quitter ? il ne te sera donc plus permis désormais de vivre avec nous à ton gré et selon ton bon plaisir ? » ou alors, ces malheureux chrétiens mondains s’ils acceptaient de considérer la mort en permanence, cette pensée les accompagnerait dans leurs amusements peccamineux et elle serait comme un remord perpétuel, alors ils préfèrent n’y penser pas du tout.
Ils préfèrent rêver, imaginer qu’il y a peut-être une chance pour que la mort survienne dans un des rarissimes bon moment de leur vie. Par exemple quand ils se repentent un peu, quand ils viennent à confesse au temps Pascal. Ou alors, ils rêvent que la mort attendra qu’ils aient passé le temps de leur folie et quand ils seront devenus plus sages alors, après beaucoup de patience, la mort frappera à la porte de leur âme. Hélas ! l’expérience montre que de telles âmes se convertissent difficilement car l’habitude du péché a endurci leur cœur. Le proverbe ne dit-il pas que « l’arbre tombe du côté où il penche. » ?

Une quatrième catégorie, ceux qu’on appellent les bons chrétiens. Certes ils sont fragiles comme tout être humain, mais ont vraiment bonne volonté. Ils désirent sérieusement faire leur Salut. Ils prient, ils pratiquent même les Sacrements. Parfois même, ils se dévouent à la gloire de Dieu dans des œuvres de Piété ou encore au bien du prochain. Et pourtant, de manière absolument incompréhensible, ils écartent la pensée de la mort. Ils fuient les prédicateurs qui osent en parler. Ils refusent les lectures qui traitent de la mort. « Ce n’est pas à la mode ! », disent-ils. Et pourtant, la mort elle, est toujours actuelle. Elle frappera ce chrétien à l’heure où il ne s’y attend pas. Certes, et insistons-y, ce chrétien ne vit pas dans le désordre, il ne vit pas dans le péché mortel. Mais il n’est pas préparé comme il aurait pu, comme il aurait dû, pour recevoir notre sœur la mort. »

O Mort Jésus-Christ t'a vaincue

Image pieuse de la Maison Ch. Letaille, Éditeur Pontifical à Paris.

Celui qui s’est nourri de ce pain vivra éternellement.
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O Mort
JÉSUS-CHRIST t’a vaincue…
tu es devenue le passage au séjour du bonheur.
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J’ai espéré en Vous, SEIGNEUR

et je ne serai pas confondu éternellement.

Douzième Exhortation de Saint Jean-Marie Vianney, Curé d’Ars : la Grâce

Image pieuse Saint Jean-Marie Vianney curé d'Ars

Saint Jean-Marie Vianney, curé d’Ars, Priez Pour Nous.

Pouvons-nous, par nos propres forces, éviter le péché, pratiquer la vertu ?

Non, mes enfants, nous ne pouvons rien sans la grâce du bon Dieu : c’est un article de foi ; c’est Jésus-Christ lui-même qui nous l’a enseigné. Voyez : l’Église pense et tous les saints ont pensé avec elle, que la grâce nous est absolument nécessaire, et que sans elle nous ne pouvons ni croire, ni espérer, ni aimer, ni faire pénitence de nos péchés. Saint Paul, qui n’était pas un faux dévot, nous assure de son côté que de nous-mêmes nous ne pouvons pas même prononcer le nom de Jésus d’une manière méritoire pour le ciel.

De même que la terre ne peut rien produire si le soleil ne la féconde ; de même nous ne pouvons rien faire de bien sans la grâce du bon Dieu.

La grâce, mes enfants, est un secours surnaturel qui nous porte au bien ; par exemple, voilà un pécheur qui entre dans une église et entend une instruction ; le prédicateur parle, de l’enfer, des rigueurs du jugement de Dieu ; il se sent poussé intérieurement à se convertir ; ce mouvement intérieur est ce que l’on appelle la grâce. Voyez, mes enfants ; c’est le bon Dieu qui prend ce pécheur par la main et qui veut lui apprendre à marcher. Nous sommes comme de petits enfants, nous ne savons pas marcher dans le chemin du ciel, nous chancelons, nous tombons, si la main du bon Dieu n’est pas toujours là pour nous soutenir. O mes enfants, que le bon Dieu est bon ! Si nous pensions à tout ce qu’il a fait, à tout ce qu’il fait encore chaque jour pour nous, nous ne pourrions pas l’offenser, nous l’aimerions de tout notre cœur ; mais nous n’y pensons pas ; voilà ce qu’il en est….. Les anges pèchent et ils sont précipités en enfer. L’homme pèche et Dieu lui promet un libérateur. Qu’avions-nous fait pour mériter cette faveur ? Qu’avons-nous fait pour mériter de naître dans la religion catholique, tandis qu’il y a tant d’âmes qui se perdent tous les jours dans les autres religions ?

Qu’avons-nous fait pour mériter d’être baptisés, tandis qu’il y a tant de petits enfants, en France, comme en Chine, en Amérique, qui meurent sans le baptême ? Qu’avons-nous fait pour mériter le pardon de tous les péchés que nous commettons depuis l’âge de raison, tandis qu’il y en a tant qui sont privés du sacrement de pénitence ?

O mes enfants, saint Augustin dit, et c’est bien vrai, qu’il cherche en nous ce qui mérite que Dieu nous abandonne, qu’il le trouve, et que s’il cherche ce qui nous rend digne de ses dons, il ne trouve rien ; c’est qu’en effet, il n’y a rien, nous ne sommes que cendre et péché.

Tout notre mérite, mes enfants, est de coopérer à la grâce. Voyez : une belle fleur, sans le soleil, n’a ni beauté, ni éclat, car pendant la nuit elle est toute flétrie, toute languissante ; le soleil se lève le matin, la voilà qui se redresse tout-à-coup, et s’épanouit ; il en est de même de notre âme, par rapport à Jésus-Christ, le vrai soleil de justice : elle n’a de beauté intérieure, que par la grâce sanctifiante. Pour recevoir cette grâce, mes enfants, notre âme doit se tourner vers le bon Dieu par une vraie conversion ; nous devons lui ouvrir notre cœur, par un acte de foi et d’amour. De même que le soleil ne peut à lui seul faire épanouir une fleur si elle est déjà morte ; de même la grâce du bon Dieu ne pourra pas nous ramener à la vie, si nous ne voulons pas quitter le péché…

Image pieuse Saint Jean-Marie Vianney Ars aimer Dieu
Mon Dieu faites-moi la Grâce de vous aimer autant qu’il est possible que je vous aime. Saint Jean-Marie Vianney, Curé d’Ars.

Dieu nous parle sans cesse par ses bonnes inspirations ; il nous envoie de bonnes pensées, de bons désirs. Dans la jeunesse, dans la vieillesse, dans tous les malheurs de la vie, il nous exhorte à recevoir sa grâce, quel usage faisons-nous de ses avertissements ? En ce moment même, coopérons-nous bien à la grâce ? ne lui fermons-nous pas les portes de notre cœur ? Songez que le bon Dieu vous demandera compte, un jour, de ce que vous avez entendu aujourd’hui ; malheur à vous, si vous étouffez le cri qui s’élève dans le fond de votre conscience ! Nous sommes dans la prospérité, nous vivons au milieu des plaisirs, tout bouffis d’orgueil, notre cœur est de glace pour le bon Dieu. C’est une boule de cuivre que les eaux de la grâce ne peuvent plus pénétrer ; c’est un arbre qui reçoit la douce rosée et qui ne porte plus de fruits…

Prenons garde, mes enfants ; faisons attention de ne pas manquer à la grâce. Le bon Dieu nous laisse libres de choisir la Vie ou la mort : si nous choisissons la mort, nous serons jetés au feu, et il faudra brûler éternellement avec les démons. Demandons pardon à Dieu d’avoir abusé jusqu’à présent des grâces qu’il nous a faites, et prions-le humblement de nous en accorder de nouvelles.

Extrait de : Ars ou le Jeune Philosophe Redevenu Chrétien Renfermant Seize Exhortations ou Catéchismes du Curé d’Ars, auteur anonyme, 1851.

Exercices de la Dévotion au Sacré-Cœur de Jésus : Matin

Aimé soit partout le Sacré-Cœur de Jésus

Aimé soit partout le Sacré-Cœur de Jésus ! (100 j. d’Ind.)
Voilà ce Cœur qui a tant aimé les Hommes ! (100 j. d’Ind.)

Après la prière du matin, vous ferez l’offrande de vos actions au Sacré-Cœur.

Tous les instants, toutes les actions de ma vie sont à vous, Seigneur ; je vous les offre toutes sans réserve. Ne permettez pas qu’il s’y glissa rien qui puisse les rendre indignes de votre Cœur. Je renonce à tout ce qui pourrait en altérer le mérite. Faites, ô mon Dieu, que je les commence, que je les continue, que je les finisse dans votre grâce, uniquement dans la vue de vous plaire et de vous servir. Je les unis aux sentiments et aux mérites de votre Cœur Adorable, qui doit en être le principe et la fin, comme il en sera la couronne et la récompense.

Si votre état vous laisse le temps de faire la méditation, ne manquez pas d’en faire au moins un quart d’heure chaque jour, c’est le moyen le plus sûr de plaire au Cœur de Jésus et l’imiter.

Prière avant l’Oraison.

O mon Sauveur, je désire entrer dans votre Cœur Sacré pour faire cette oraison en union de l’attention très parfaite, de l’humilité profonde, du respect infini, de l’ardent amour et de toutes les dispositions saintes et divines avec lesquelles vous avez prié votre Père Céleste, lorsque vous étiez sur la terre. Unissez, je vous en conjure, unissez ma froide et faible oraison à l’ardeur et à la sainteté de la vôtre, afin que je puisse prier avec vous et par vous, et adorer le Père Céleste en esprit et en vérité.

Quand vous éprouverez des sécheresses et des dégoûts pendant l’oraison, ne l’abandonnez pas pour cela. Restez devant Dieu tout le temps qui vous vous êtes prescrit. Aidez-vous d’un livre où vous puisiez quelques réflexions ; et si l’esprit et le cœur ne vous fournissent rien, faites de temps à autre des aspirations ; recourez à votre adorable suppléant.

Mon Dieu, je ne puis, je ne sais même rien vous dire ; mais écoutez le Cœur de votre Divin Fils ; je vous offre tout ce qu’il vous disait dans ses ferventes prières.

Prenez toujours une bonne résolution particulière, que vous tâcherez d’exécuter le jour même, et soyez assuré que cette oraison, toute froide et inutile qu’elle vous a paru, sera très-agréable à Dieu, et vous méritera de nouvelles grâces.


Prière après l’Oraison.

Mon Dieu, je vous offre votre Fils bien aimé pour mon action de grâces, pour mes affections et résolutions, pour mon offrande et mes demandes. Recevez-le, ô Père très-saint ! pour suppléer à tout ce que Vous attendez de moi. Je n’ai rien à vous offrir qui soit digne de vous ; mais, regardez-moi dans le Cœur Adorable de Votre Fils, et exaucez-moi.

Priez Dieu qu’il vous accorde toutes les indulgences que l’Église a attachées aux différentes prières et bonnes œuvres que vous ferez pendant la journée.

Examen de prévoyance.

Si vous ne pouvez faire l’oraison, il faudra au moins prévoir ce que vous avez à faire pendant la journée, et les occasions qui vous font tomber plus ordinairement dans le péché. Vous prendrez ensuite la résolution particulière de les éviter, et vous vous imposerez une pénitence si vous venez à manquer à cette résolution.

Mon Dieu, vous connaissez ma faiblesse et le penchant que j’ai à vous offenser : éloignez de moi, je vous en supplie, toutes les occasions du péché. Vous savez celles où je succombe la plus ordinairement, qui sont …
Fortifiez-moi, Seigneur, et ne permettez pas que je retombe davantage dans ces fautes …

Vous demandez ensuite la grâce de pratiquer la vertu opposée à votre vice dominant. Par exemple :

Mon Dieu, je suis négligent dans Votre service ; donnez-moi la ferveur, ô Cœur embrasé d’amour ! Je veux aujourd’hui aller avec empressement à mes exercices de piété, me rappeler souvent votre divine présence, faire tant d’aspirations pendant cette journée.

Ou bien : Je suis impatient et emporté. Donnez-moi l’esprit de douceur, ô Jésus doux de Cœur ! Dès que je me sentirai ému, je penserai à votre doux Cœur, et si je me laisse aller à la colère, aussitôt que je serai seul, je me mettrai à genoux, je baiserai la terre, et je dirai : Jésus doux et humble de Cœur pardonnez-moi cette impatience.

Vous appliquerez cet exemple aux autre défauts.


Avant le travail.

Divin Jésus, vous vous êtes assujetti au travail pour expier mes péchés. Animez-moi de cet esprit de pénitence. Acceptez mon travail et mes fatigues, pour l’expiation de mes péchés.

Accoutumez-vous à vous entretenir avec Dieu pendant le travail. Par-là vous en adoucirez les peines, et vous en adoucirez tous les moments. Faites de temps en temps quelques aspirations.

O Cœur de Jésus ! soyez ma vie. Je m’unis à tout ce que vous faisiez sur la terre pour la gloire de votre Père et pour notre salut.
O mon Dieu ! je voudrais que tous les battements de mon cœur fussent autant d’actes de foi, d’espérance, de charité, d’adoration et d’actions de grâces.
Oui, mon Dieu, je vous aime, plutôt mourir que de cesser de vous aimer et que de vous offenser !
Mon Dieu et mon tout !
Dieu de mon cœur, et mon partage pour l’éternité !
Vous êtes mon Dieu ; mon sort est entre vos mains.
Oh ! quand Vous posséderai-je dans le Ciel !

O Jésus  ! soyez à jamais dans mon cœur, et que mon cœur soit à jamais dans le vôtre. S. François de Sales.

O mon Sauveur ! ô mon Dieu ! Quand me ferez-vous la grâce d’être tout à vous et de n’aimer que vous ? S.Vincent de Paul.

O Dieu ! l’amour et les délices de mon cœur, que ne puis-je vous aimer autant que vous méritez d’être aimé, et que je désire de vous aimer ! Saint François Régis.

Extrait de : Exercices de la Dévotion au Sacré-Cœur de Jésus, à l’Usage d’une Confrérie Établie à Semur en Brionnois, 1826.

Imitation du Sacré Cœur de Jésus-Christ : 4. Effusion de Cœur

Cœur Sacré de Jésus ayez pitié de moi

Cœur Sacré de Jésus Ayez Pitié de Moi. 100 jours d’indulgences.
Image de la Maison Bouasse-Lebel à Paris, fin XIXe siècle.


Cœur de Jésus brûlant d’amour pour moi, faites que mon cœur brûle
d’amour pour vous.

Un excellent moyen de témoigner à Jésus-Christ ma reconnaissance, c’est de saluer et d’adorer plusieurs fois chaque jour son Sacré-Cœur dans le très-Saint Sacrement. — Ce fut par là que sainte Claire fut si agréable à Notre-Seigneur, qu’elle en obtint des faveurs très-signalées, qu’elle brûlait pour son Sauveur d’un grand amour et d’un zèle ardent pour le faire aimer. La dévotion au Sacré-Cœur fut la grande dévotion de sainte Catherine de Sienne. C’est parce qu’elle fit une parfaite donation de son cœur à Jésus-Christ, qu’elle obtint en quelque sorte le Cœur de son Divin Époux, en échange du sien. Elle protestait qu’elle ne voulait plus agir et vivre que selon les mouvements et les inclinations du Cœur de Jésus. — Que je serais heureux si j’avais la dévotion de saint Éléazar ! Il écrivait à sainte Dauphine, son épouse : Si vous voulez savoir de mes nouvelles, allez souvent visiter notre aimable Jésus au Saint Sacrement, et entrez dans son Sacré-Cœur ; vous m’y trouverez toujours ; j’y fais ordinairement ma demeure.

O Jésus, mon Dieu et mon tout, je vous donne mon cœur ; la donation que je vous en fais est irrévocable : rendez mon cœur, qui a été si ingrat, très-conforme au vôtre.

Par les mérites infinis de votre adorable cœur, apprenez-moi quelle doit être la conduite d’un vrai chrétien.

Leçon d’un Ecclésiastique dévoué au Sacré-Cœur de Jésus :
De la conduite d’un vrai chrétien.

I. Vous n’êtes pas à vous. Le Seigneur votre Dieu veut être et doit être le maître de toutes vos actions. Ne faites rien contre la volonté de Dieu. Elle vous est manifestée par ceux à qui vous devez obéir, ou par votre règlement de vie. — Que ce soit pour l’amour de Dieu que vous agissiez toujours. — En obéissant promptement, généreusement et constamment en union à Jésus-Christ, qui a obéi ponctuellement en toutes choses à Marie, à Joseph, à ses juges et à ses bourreaux, vous pratiquerez perpétuellement le renoncement à vous-même ; vous témoignerez à Dieu que vous l’aimez, et vous le rendrez propriétaire de votre cœur ; vous l’en rendrez le maître absolu. Obéissez encore avec joie à ce que Dieu vous demande par ses inspirations.

2. Évitez de vous entretenir des affaires du siècle, de peur qu’ensuite votre âme ne soit souillée par l’amour des choses vaines. Gardez-vous, dans les conversations que vous ne pouvez éviter, de rien dire qui blesse votre conscience. Souvenez-vous alors de Dieu, vous tenant respectueusement en sa présence, et veillez à la garde de votre langue, de peur que votre temps ne s’écoule en vains discours, et qu’elle ne vous rende coupable.

3. Le vrai et souverain bien qui est Dieu, et qui seul peut vous contenter, est en vous ; il faut le chercher, et le conserver par un profond recueillement, et par le souvenir respectueux de sa présence. Ce doit être l’occupation continuelle de votre esprit ; votre cœur sera alors frappé de sa grandeur et touché de sa bonté. En vivant ainsi sous ses yeux, vous ne respirerez que le bonheur de lui plaire.

4. Appliquez-vous à faire mourir en vous tous les désirs terrestres, afin de pouvoir vous unir à Dieu de toute l’étendue de votre cœur. Rougissez et gémissez de ce qu’il y a eu un temps dans votre vie, où vous étiez meilleur que vous n’êtes ; excitez en vous le désir de vous avancer chaque jour dans l’horreur du péché, et la pratique de toutes les vertus, afin de mériter le ciel.

Cœur sacré de Jésus-Christ, qui avez été blessé pour nos iniquités,
ayez pitié de nous.

Extrait de : Imitation du Sacré-Cœur de Jésus Christ, auteur anonyme, 1865.

Huitième Exhortation de Saint Jean-Marie Vianney, Curé d’Ars : la luxure


La luxure est l’amour des plaisirs contraires à la pureté.

vitrail du curé d'Ars Vianney et de sainte Philomène

Sainte Philomène, Vierge et Martyre, guérit Saint Jean-Marie Vianney.
Vitrail de l’ancienne église de Ars.

« Il n’y a point de péchés, mes enfants, qui gâtent, qui tuent aussi vite une âme que ce péché honteux : il nous arrache des mains du bon Dieu et nous précipite comme une pierre dans une abîme de fange et de corruption. Une fois dans ce bourbier, nous ne pouvons plus en sortir, nous faisons notre trou chaque jour, nous nous enfonçons davantage. Alors on perd la foi, on rit des vérités de la religion, on ne voit plus le ciel, et on ne craint pas l’enfer. O mes enfants, que ceux qui se laissent aller à cette passion, sont à plaindre ! qu’ils sont malheureux ! leur âme qui était si belle, qui attirait les regards du bon Dieu, vers laquelle il s’abaissait comme on s’abaisse vers une rosé embaumée, est devenue semblable à un cadavre pourri dont l’odeur infecte remonte jusqu’à son trône…

Voyez, mes enfants : Jésus-Christ a souffert avec patience, parmi ses apôtres, des hommes orgueilleux, ambitieux, avares, celui même qui le trahit ; mais il n’a pu souffrir, dans aucun d’eux, la moindre tache d’impureté : c’est de tous les vices celui qui lui est le plus en horreur : Mon esprit ne demeure pas en vous, dit le Seigneur, si vous n’êtes que chair et corruption. Dieu livre donc l’impudique à tous les mauvais penchants de son cœur. Comme un vil pourceau il le laisse se vautrer dans la fange, sans lui en faire sentir même les puantes exhalaisons.

L’impudique est odieux à tout le monde, et il ne le voit pas. Dieu a mis le cachet de l’ignominie sur son front, et il ne rougit pas ; il a un front d’airain et un cœur de bronze ; c’est en vain qu’on lui parle d’honneur et de vertu : il n’a plus qu’arrogance et fierté. Les vérités éternelles, la mort, le jugement, le paradis, l’enfer : rien ne l’épouvante, rien ne peut l’émouvoir.

Aussi, mes enfants, de tous les péchés, c’est celui d’impureté qui est le plus difficile à déraciner : les autres péchés nous forgent des chaînes de fer ; celui-ci nous en fait de nerf de bœuf que l’on ne peut ni casser ni briser ; c’est un feu, un brasier, qui consume jusque dans l’âge le plus avancé.

Voyez ces deux infâmes vieillards qui attentèrent à la pureté de la chaste Suzanne : ils avaient conservé jusque dans leur décrépitude le feu de leur jeunesse. Quand le corps est usé par la débauche, quand on ne peut plus satisfaire ; ses passions, on y supplée encore, ô honte ! par des désirs, des souvenirs infâmes.

Le pied sur la tombe, on parle encore le langage de la passion, on la respire jusqu’au dernier souffle, on meurt, comme on a vécu, dans l’impénitence ; car quelle pénitence peut faire l’impudique, quel sacrifice peut s’imposer à la mort, celui qui, pendant sa vie, a tout accordé à ses passions ? Peut-on attendre, à ce dernier moment, une bonne confession, une bonne communion, de celui qui, peut-être depuis sa première jeunesse, cache un de ces péchés honteux, qui a entassé sacrilèges sur sacrilèges ? La langue qui s’est glacée jusqu’à ce jour, se déliera-t-elle à ce dernier moment ? Non, non, mes enfants : Dieu l’a abandonné ; plusieurs lames de plomb pèsent déjà sur elle ; elle en ajoutera une autre, et ce sera la dernière.

Extrait de : Ars ou le Jeune Philosophe Redevenu Chrétien Renfermant Seize Exhortations ou Catéchismes du Curé d’Ars, auteur anonyme, 1851.

Le Saint curé d’ars avait une dévotion particulière pour la Vierge Sainte Philomène, modèle de pureté.
Pour en apprendre plus, vous reportez à cet article extrêmement complet du portail web Spiritualité Chrétienne.
N’hésitez pas également à consulter les autres dossiers disponible sur ce site, notamment celui consacré à la Dévotion au Sacré-Cœur qui est tout-à-fait remarquable.